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Sommets Tournai
Maison de la Culture
01/13/2008 -
César Franck : Quatuor
Gabriel Fauré : Quintette pour piano et cordes n°1, opus 89
Jean-Claude Vanden Eynden (piano), Quatuor Ysaÿe : Guillaume Sutre, Luc-Marie Aguera (violon), Miguel da Silva (alto), Yovan Markovitch (violoncelle)
Le troisième concert de la sixième édition du festival du quatuor à cordes « Les Voix intimes » est, cette fois-ci, entièrement consacré à la thématique de cette saison, les grands quatuors français et wallons aux alentours de 1900. Après le Quatuor de Fauré par le Quatuor Scaldis et celui de Ravel par les jeunes Voce, le Quatuor Ysaÿe, avec le concours de Jean-Claude Vanden Eynden, interprète deux des plus grandes pages de la musique de chambre franco-belge.
Le festival ne pouvait évidemment pas faire l’impasse sur le Quatuor (1890) de César Franck, et ce d’autant plus que la création belge de ce chef d’œuvre, en présence du compositeur quelques mois avant sa mort, eut précisément lieu en 1890 à Tournai par un certain Quatuor… Ysaÿe ! L’actuelle formation homonyme livre une prestation de haut vol, d’une lisibilité et d’une transparence parfaites (Scherzo). Démontrant une remarquable maîtrise de la dynamique, précis dans les attaques, les musiciens construisent un monument solide et équilibré. S’ils déploient un chant intense par moments (Larghetto), ils peuvent se montrer incisifs quand la musique l’appelle (Final spectaculaire).
Jean-Claude Vanden Eynden rejoint la scène pour un Premier Quintette (1903-1906) de Gabriel Fauré évoluant sur les mêmes sommets. L’association, si séduisante sur le papier, du pianiste belge et de la formation française tient toutes ses promesses. En parfait chambriste, Vanden Eynden se fond sans difficulté au sein des Ysaÿe et trouve dans cette œuvre de pleine maturité du compositeur matière à illustrer l’excellence de son piano, naturel, simple, efficace et à la puissance exactement dosée. Intimité et chaleur des timbres marquent un Adagio somptueux tandis qu’un Final intense et enlevé achève ce concert admirablement composé et défendu. Le bis, le deuxième mouvement du Quintette de Franck vaut de l’or et synthétise toutes les qualités précédemment relevées (le Quatuor Ysaÿe l’a par ailleurs enregistré pour son propre label, couplé avec le Quatuor).
Le prochain concert du festival se tiendra le dimanche 24 février au Conservatoire de Musique, avec le Quatuor Spiegel dans un programme Jongen, Lekeu et Chausson.
Le site du Quatuor Ysaÿe
Sébastien Foucart
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