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Double six

Paris
Palais Garnier
12/30/2007 -  
Arnold Schönberg : Verklärte Nacht, opus 4
Johannes Brahms : Sextuor n° 2, opus 36

Agnès Crepel, Vanessa Jean (violon), Marc Desmons, Jonathan Nazé (alto), Jean-Marie Ferry, Matthieu Rogué (violoncelle)


Si les huit «Dimanches musicaux» proposés cette saison par les musiciens de l’Orchestre de l’Opéra national de Paris parallèlement aux spectacles présentés à Garnier ou à Bastille cultivent volontiers l’originalité (dixtuor de cuivres, ensemble de vents, musique italienne autour de Dallapiccola) et accordent une large place aux compositeurs du XXe siècle (Britten, Hindemith, Stravinski, …), le deuxième, à la veille de la saint Sylvestre, empruntait des chemins plus fréquentés: après les deux plus grands octuors à cordes du répertoire (Mendelssohn et Enesco) donnés en mai dernier en formation «familiale» (voir ici), c’était le tour de ceux que l’on peut sans grand risque tenir pour les deux plus beaux sextuors à cordes, à savoir le Second (1864) de Brahms et La Nuit transfigurée (1899) de Schönberg.


Sans doute en raison des fêtes de fin d’année, le public traditionnellement à forte dominante touristique de ces soirées, dont le souci principal semble être non pas d’assister à un concert mais d’accéder à Garnier dans des conditions très avantageuses (20 euros ou moins) afin de prendre en photo le bâtiment sous toutes ses coutures, était encore plus nombreux que de coutume. Toux non contrôlées, déclenchement de flashes pendant la musique: manifestement, on s’ennuie, avec plus ou moins d’élégance, en se bécotant, en lisant le journal, en consultant son téléphone portable ou en regardant tout bêtement le plafond – mais pourquoi s’en priver, puisqu’il est signé Chagall.


Dans ces conditions, Hélène Pierrakos a bien du mérite à tenter de présenter le programme à des spectateurs dont, en outre, une part importante n’est sans doute pas francophone. Les interprètes font également face avec le sourire. Indépendamment de problèmes de justesse, La Nuit transfigurée paraît toutefois manquer de souffle et d’ampleur: un excès de mesure et de réserve bride l’expression et si le propos s’enflamme parfois, l’élan ne tarde pas à retomber. Une vision d’un raffinement et d’une préciosité très «fin de siècle», un rien décolorée et fanée, qui évoque curieusement davantage le premier Ravel que le postromantisme germanique.


Si Schönberg a écrit sa Nuit transfigurée pour une formation alors rarement employée, c’est sans doute à l’exemple de Brahms, qu’il admirait autant que Wagner. Dans le Second sextuor, tous les pupitres permutent, à l’exception des violons et l’on peut ainsi profiter des magnifiques interventions du premier violoncelle de Matthieu Rogué. La finesse et l’absence de surcharge émotionnelle conviennent mieux à cette œuvre, qui sonne dès lors de façon plus aimable et paisible qu’à l’accoutumée, entre Schubert et Biedermeier.



Simon Corley

 

 

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