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Noël à L'Archipel

Paris
L'Archipel
12/16/2007 -  
Albéric Magnard : Sonate pour violoncelle et piano, opus 20
André Boucourechliev : Orion III, opus 24
Claude Debussy : La Terrasse des audiences du clair de lune – Les Collines d’Anacapri (extraits des Préludes) – Pour les tierces (extrait des Etudes)
Igor Stravinski : Trois mouvements de Petrouchka
György Ligeti : Etude n° 13 «L’Escalier du diable»

Alain Meunier (violoncelle), Philippe Guilhon-Herbert (piano)


L’Archipel met les bouchées doubles avant les fêtes, avec un cycle «Les Concerts classiques de Noël» qui présente à nouveau le spectacle «EsotErik Satie» (voir ici) mais qui programme aussi des artistes tels que Ludmila Berlinskaïa, Jörg Demus, Marie-Catherine Girod ou Gérard Poulet. Le pédagogue, le globe-trotter et l’organisateur (du Concours de quatuors à cordes de Bordeaux) ayant tendance à tenir l’interprète éloigné de nos scènes, Alain Meunier est également de ceux que l’on a plaisir à retrouver dans le cadre de ce cinéma où Pierre Dyens s’efforce de faire vivre une saison musicale de qualité. Car il faut qu’on se le dise: cet Archipel est bien accueillant, et pas seulement parce que son nom fait rêver en cette période de grand froid…


Rare occasion d’entendre la Sonate pour violoncelle et piano (1910), avant-dernière partition conservée de Magnard avant sa disparition tragique dans les premiers jours de la Grande Guerre. Moins aboutie que l’ultime Quatrième symphonie qui devait suivre – à l’image de cette fugue qui interrompt artificiellement la progression du Sans lenteur initial – mais d’une écriture à la densité souvent symphonique et assortie d’étranges indications de jeu («Alla d’Indy»!), l’œuvre recèle des pages splendides et vaut en outre pour sa progression dramatique: après un farouche Scherzo (Sans faiblir), le Funèbre s’enchaîne, marquant une transition vers un climat plus radieux, que confirme le Rondement final. L’archet grogne et les pizzicati claquent pour mettre en valeur la rudesse du «Beethoven français», mais Alain Meunier sait en même temps chanter avec une pudeur bienvenue.


En seconde partie, le pianiste Philippe Guilhon-Herbert abandonne son rôle de solide accompagnateur pour une prestation en solo, comprenant des pièces du XXe siècle parmi les plus difficiles d’exécution. D’une virtuosité jubilatoire et tellurique mais aussi d’une grande poésie dans sa partie centrale, Orion III (1982) de Boucourechliev est suivi de deux extraits des Préludes de Debussy – La Terrasse des audiences du clair de lune, tiré du Second livre (1912), et Les Collines d’Anacapri, tiré du Premier livre (1910) – ainsi que de Pour les tierces, deuxième du Premier livre des Etudes (1915): un jeu puissant, clair et coloré, au toucher fin, peut-être un peu chiche en demi-teintes, mais loin de tout flou «impressionniste».


Dans les Trois mouvements de Petrouchka (1926) de Stravinski, le tempo délibérément mesuré autorise une approche analytique, riche en détails, d’une froideur plus géométrique que descriptive, comme un témoignage du cubisme en musique. Implacable et cauchemardesque, L’Escalier du diable (1993), Treizième des Etudes de Ligeti (extraite du Deuxième livre), met fin à ce récital hélas raccourci par la nécessité de libérer la salle pour le spectacle suivant.


Le site de L’Archipel



Simon Corley

 

 

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