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Tour de Babel musicale

Paris
La Coupole (Théâtre de la Cité internationale)
12/13/2007 -  et 14 décembre 2007
Felix Mendelssohn : Le Songe d’une nuit d’été (Ouverture), opus 21 (*)
Stéphane Delplace : Concerto pour piano n° 1
Robert Schumann : Symphonie n° 4, opus 120

Jean Dubé (piano)
Orchestre de la Cité universitaire, Adrian McDonnell, Georgios Massouridis (*) (direction)


De l’Islande à l’Equateur, de Taïwan au Maroc, de l’Inde à la France, l’Orchestre de la Cité universitaire incarne le mythe de la tour de Babel: même si l’idiome commun va de soi – la musique – voir tous ces jeunes de différentes nationalités se fondre dans un seul ensemble n’en demeure pas moins fascinant. A défaut de fournir un cadre idéal – entre décoration fatiguée des années 1970 et plateau brut de décoffrage, ressemblant davantage à des coulisses qu’à une salle de spectacles – La Coupole, théâtre de la Cité internationale universitaire de Paris, n’en possède pas moins un atout essentiel, à savoir une acoustique tout à fait satisfaisante.


Trois programmes, donnés chacun à deux reprises, sont proposés au cours de cette saison, permettant de mettre successivement en vedette les trois chefs assistants. C’est ainsi à Georgios Massouridis, en fonctions depuis 2005, qu’il revient de diriger l’Ouverture pour Le Songe d’une nuit d’été (1826) de Mendelssohn: plus terrienne qu’aérienne, son interprétation ne parvient en outre pas toujours à assurer un bon équilibre entre les pupitres. Mais «amateurisme», ici, s’entend dans le bon sens du terme: tout est soigné, jusque dans les notes distribuées aux spectateurs, et les musiciens ont la chance de pouvoir travailler avec des artistes de l’Orchestre de Paris, dont les conseils contribuent sans nul doute à une mise en place presque irréprochable et à une qualité instrumentale remarquable pour cette catégorie de formations.


Pour le reste de la soirée, Adrian McDonnell, directeur artistique de l’orchestre depuis sa fondation en 1990, reprend la baguette. Chacun des trois programmes de cette saison comporte un concerto pour piano de notre siècle: avant ceux de Francesco Giamusso et d’Edmond Bullock, c’est le Premier concerto (2003) de Stéphane Delplace (né en 1953) qui a été choisi. De forme traditionnelle vif/lent/vif, l’œuvre dure près de trente-cinq minutes et l’accompagnement s’en tient à l’effectif romantique – celui des deux Concertos de Brahms, par exemple. Mais le langage semble également s’être arrêté quelque part entre Franck et Rachmaninov: est-ce de pâle pastiche ou de naïveté désarmante qu’il s’agit? Dommage, en tout état de cause, pour le soliste, Jean Dubé, vingt-huit ans, premier prix du Concours Liszt d’Utrecht en 2002, que l’on souhaiterait pouvoir entendre dans un répertoire plus consistant.


Les bis qu’il offre au public apportent en effet deux confirmations: confirmation du talent du jeune pianiste dans le Septième des treize Préludes de l’opus 32 (1910) de Rachmaninov; confirmation du goût de Delplace – le «fugueur fou» des émissions radio et télé de Jean-François Zygel – pour le pastiche, Dubé faisant sourire le public avec sa fugue sur le thème de La Panthère rose (1963) de Mancini.


La seconde partie apporte même une troisième confirmation, celle de la très bonne tenue de l’orchestre. Après avoir présenté de façon très pédagogique les deux thèmes qui irriguent la Quatrième symphonie (1841/1851) de Schumann, Adrian McDonnell en renouvelle sans cesse l’intérêt tout en restant très fidèle au texte, dont il respecte d’ailleurs toutes les reprises: une approche qui ne va pas chercher midi à quatorze heures, mais qui s’impose par son sérieux et sa constance.


Le site de la Cité internationale universitaire de Paris
Le site de Jean Dubé



Simon Corley

 

 

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