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Trios suisses

Paris
Musée d'Orsay
11/27/2007 -  
Frank Martin : Trio sur des mélodies populaires irlandaises
Dieter Ammann : Après le silence
Maurice Ravel : Trio avec piano

Trio Tecchler: Benjamin Engeli (piano), Esther Hoppe (violon), Maximilian Hornung (violoncelle)


Comme le Quatuor Amati, le Trio Tecchler a emprunté son nom à un luthier: le violoncelliste de cet ensemble créé en 2003 joue sur un instrument réalisé en 1705 par David Tecchler (1666-1748), né à Salzbourg mais qui fit carrière à Rome. La formation zurichoise a rapidement su se faire connaître, remportant successivement cette année le troisième prix au Concours de Melbourne en juillet puis le premier prix au Concours de l’ARD (Munich) en septembre. Dans le cadre de la série de concerts «Regards sur la Suisse» organisé en parallèle à l’exposition Ferdinand Hodler qui se tient au Musée d’Orsay jusqu’au 3 février, ces jeunes musiciens, âgés de vingt et un à vingt-neuf ans, ont d’abord présenté des pages de deux de leurs compatriotes.


(Trop peu) connu pour ses œuvres orchestrales ou vocales, Frank Martin l’est encore moins pour sa musique de chambre, au sein de laquelle le Trio sur des mélodies populaires irlandaises (1925) occupe une place à part. Résidant alors à Paris, le compositeur en avait reçu commande d’un Américain d’origine irlandaise: s’acquittant de sa tâche avec beaucoup d’habileté dans le traitement des quatorze thèmes populaires qu’il avait sélectionnés au cours de ses recherches à la Bibliothèque nationale, il évite le prévisible pot-pourri folklorisant tout en conservant les caractéristiques harmoniques et rythmiques des mélodies originelles. A l’époque des premiers succès du Groupe des Six, Martin regarde davantage vers Ravel pour la finesse et la sensibilité: trois brefs mouvements moins attendus – malgré une Gigue finale bien évidemment lancée par le violon – que ne le laissait craindre leur titre, à l’image du chant du violoncelle, dans l’Adagio central, accompagné au piano par un rythme syncopé.


Dans Après le silence (2005), co-commandé par le Trio Tecchler, Dieter Ammann (né en 1962) revendique une «grande étendue de moyens expressifs» afin de justifier ce qui vient «après le silence», celui qui précède la musique. De fait, l’auditeur est confronté, près de vingt minutes durant, à une succession rapide d’états contradictoires, enrichie par l’utilisation virtuose et bruitiste des modes de jeu atypiques des trois instruments: alternent ainsi de manière rhapsodique, pour ne pas dire décousue, passages calmes, heurtés ou hyperactifs, qui ont au moins le mérite de mettre en valeur l’agilité des interprètes. La suite du cycle proposé par l’Auditorium du Musée d’Orsay permettra de découvrir, le 24 janvier prochain, une autre partition d’Ammann, The Freedom of speech.


Avec des ascendances suisses du côté de son père, Ravel s’intégrait d’autant plus naturellement dans ce programme que son Trio (1914), quoique de façon moins exclusive et explicite que celui de Martin, trouve son inspiration dans la tradition populaire, (basque, en l’occurrence). Impétueux, plus spontané que délibérément ostentatoire, le Trio Tecchler accentue les contrastes entre véhémence et intériorité, mettant en relief avec une verdeur inaccoutumée les angles et les rythmes.


En bis, une Chanson russe de Glinka dépourvue de tout sentimentalisme confirme leur remarquable musicalité.


Le site du Trio Tecchler
Le site de Dieter Ammann



Simon Corley

 

 

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