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Musica Baltica Bruxelles
Conservatoire Royal
11/13/2007 -
Collection de Düben : Suite pour orchestre
Rudolf Tobias : Zwei geistliche Gesänge
Peteris Vasks : Dona nobis pacem
Heino Eller : Kodumaine viis
Arturs Maskats : Lacrimosa
Arvo Pärt : Ein Wallfahrtslied – Für Lennart – Da pacem Domine
Chœur d’Etat de Lettonie, Maris Sirmais (chef de chœur), Orchestre de Chambre de Tallinn, Andres Mustonen (direction)
Avec cette soirée organisée dans le cadre d’europalia.europa, mettant cette année à l’honneur les vingt-sept membres de l’Union européenne, et du festival Ars Musica, le Bozar marque des points dans sa tentative de renouveler les programmes des concerts, généralement peu audacieux et soumis à d’inévitables impératifs de rentabilité. Que joue-t-on de la musique balte, en Belgique ? Arvo Pärt, sans doute, mais qui peut citer d’autres compositeurs estoniens, lituaniens ou lettons ? La réponse se trouve bien évidemment dans la question, aussi la venue à Bruxelles de deux institutions musicales baltes aura-t-elle attiré l’attention du mélomane curieux prêt à s’aventurer sur ces sentiers musicaux.
Un panorama de la musique estonienne (Tobias, Eller, Pärt) et lettonne (Vasks, Maskats) ainsi que la découverte d’un chœur excellent, voilà ce dont le public aura bénéficié. Les cordes de l’Orchestre de Chambre de Tallinn dirigé par Andres Mustonen, font montre de multiples qualités – beauté du phrasé, vitalité, engagement – dès les cinq pièces de la Suite d’orchestre issue de la Collection de Düben, ensemble d’environ 2 300 manuscrits de compositeurs européens, dont baltes, des XVIIe et XVIIIe siècles, don d’Anders von Düben à la bibliothèque de l’Université d’Uppsala (Suède). Cette Suite plaisante ne comporte que deux pages dont l’auteur ait pu être identifié (Pierre Verdier et Louis Constantin). Toujours pour orchestre seul, et introduisant la seconde partie de ce concert, Une mélodie de mon pays natal, brève page de Heino Eller (1887-1970), suscite une sincère nostalgie. De même, les jeunes musiciens de cet ensemble défendent remarquablement l’élégie Für Lennart d’Arvo Pärt (né en 1935), ouvrage écrit à la mémoire de Lennart Meri (1929-2006), écrivain, cinéaste et homme politique estonien (il fut notamment président de cette République de 1992 à 2001).
En compagnie de cet orchestre de chambre, le Chœur d’Etat de Lettonie dispense dans les autres œuvres un rare plaisir d’écoute. Précision, ferveur, homogénéité, ductilité, présence, profondeur et charisme, autant de qualificatifs propres à cette formation mixte fondée en 1942 et embrassant un large éventail de styles, de la Renaissance à la musique contemporaine. Elle rend pleinement justice à Pärt, à Rudolf Tobias (1873-1918), au Dona nobis pacem de Peteris Vasks (né en 1946), belle page d’une force émotionnelle saisissante, ainsi qu’au Lacrimosa d’Arturs Maskats (né en 1957). Si la musique défendue ne bouleverse sans doute pas l’Histoire, elle reste constamment intéressante ou, du moins, agréable.
L’absence de notes présentant les compositeurs et les œuvres dans le programme de salle ne se justifie pas. C’est la seule fausse note de ce concert original, attachant et résolument à part dans la programmation du Bozar.
Une page sur l’Orchestre de Chambre de Tallinn
Le site du Chœur d’Etat de Lettonie
Le site du Centre d’Information de la musique estonienne
Un site consacré à la musique lettonne
Le site d’europalia.europa
Le site d’Ars Musica
Sébastien Foucart
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