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Week-end Bartók Bruxelles
Conservatoire Royal
11/10/2007 -
Bela Bartók : Quatuors à cordes n° 2, Sz. 67 et n°5, Sz. 102 – 15 Chansons paysannes hongroises, Sz. 71 – 3 Rondos sur des thèmes populaires, Sz. 84 – En plein air, Sz. 81
Quatuor Mikrokosmos : Gabor Takács-Nagy, Zoltán Tuska (violon), Sándor Papp (alto), Miklós Perényi (violoncelle), András Schiff (piano)
Mini festival Bartók, cet automne, au Conservatoire Royal de Bruxelles ! En trois soirées consécutives, du 9 au 11 novembre, les six quatuors du compositeur du Mandarin merveilleux sont proposés, alternant avec un florilège de pièces pour piano, auquel s’ajoute la Deuxième Sonate pour violon et piano, le tout interprété par des musiciens hongrois. Une véritable aubaine que cette perspective d’entendre une telle intégrale sur une période aussi ramassée, mais également une initiative originale, en ce sens que ces concerts monographiques alternent musique de chambre et récital de piano.
Ensemble constitué depuis 1998 de solistes indépendants, dont le membre fondateur du Quatuor Takács, le Quatuor Mikrokosmos ne navigue pas à contre-courant de l’esprit bartokien dans les Deuxième (1915-1917) et Cinquième Quatuors (1934) joués lors du deuxième soir de ce festival. Se traduisant par une structure travaillée et une excellente lisibilité, la conception analytique défendue par les Hongrois, pour recevable qu’elle soit, aurait pu s’accompagner de davantage d’âpreté et de concentration dans les sonorités et les rythmes, en particulier dans le Cinquième Quatuor. Dans cette lecture à la plastique polie et glacée, de laquelle rien ne dépasse, la palette de timbres envoûtante est un point fort à mettre à l’actif des Mikrokosmos.
Intercalées entre les deux quatuors, les quelques pièces pour piano proposées par András Schiff illustrent l’art avec lequel le compositeur s’est approprié le folklore dans son œuvre. Dans les Quinze Chansons paysannes hongroises (1914-1918), témoignant de l’immense travail de recueil de mélodies populaires effectué par Bartók, et les Trois Rondos sur des thèmes populaires (1916-1927), le pianiste, fort d’une technique admirable, témoigne d’un plaisir du jeu communicatif. Ces pages colorées bénéficient d’un piano sans carence, témoignant d’une science confondante du rythme, de la dynamique et des sonorités. Achevant de convaincre de sa compréhension profonde de l’univers de son compatriote, András Schiff livre une Suite « En plein air » grandiose et d’une formidable acuité ainsi qu’une pièce de Pour les enfants en bis. Si les enfants ne sont pas toujours sages au concert, le public très dispersé de cette soirée l’était en revanche tout particulièrement.
Sébastien Foucart
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