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Ouverture de saison réussie

Lausanne
Théâtre de Beaulieu
10/26/2007 -  et les 28 et 31* octobre 2007

Gaetano Donizetti: Lucia di Lammermoor


Nicoleta Ardelean (Lucia), Marc Laho (Edgardo), Gabriele Viviani (Enrico Ashton), Arutjun Kotchinian (Raimondo Bidebent), Valerio Contaldo (Normanno), Davide Cicchetti (Lord Arturo Bucklaw), Isabelle Henriquez (Alisa)


Chœur de l’Opéra de Lausanne (direction: Véronique Carrot), Orchestre de Chambre de Lausanne, direction musicale: Roberto Rizzi Brignoli. Mise en scène: Frédéric Bélier Garcia, assistante à la mise en scène: Caroline Gonce, décors: Jacques Gabel, costumes: Katia Duflot, lumières: Franck Thévenon


L’Opéra de Lausanne ayant fermé ses portes pour au moins trois ans pour des travaux de rénovation, les spectacles seront donnés dans deux autres salles de la ville, aux jauges plus importantes et à l’acoustique problématique. C’est la raison pour laquelle la programmation de la saison en cours fait la part belle aux tubes du répertoire (Lucia, La Chauve-Souris, Bohème et Carmen), histoire d’inciter les abonnés à changer leurs habitudes et d’attirer un nouveau public afin de remplir les lieux.


Le chef-d’œuvre de Donizetti a donc ouvert la saison 2007-2008, avec un fort joli succès. Le spectacle a été créé à l’Opéra de Marseille il y a quelques mois. La direction lausannoise a frappé un grand coup en réunissant un trio vocal remarquable, digne des plus grandes scènes lyriques. En Lord Enrico Ashton, Gabriele Viviani a fait forte impression avec ses moyens vocaux hors du commun et un sens aigu du phrasé et du style belcantiste. Arrivé à la dernière minute pour remplacer un collègue souffrant, Marc Laho a conféré prestance et vaillance à Sir Edgardo di Ravenswood, avec une technique idiomatique, un timbre agréable et un indéniable engagement scénique, même s’il a souvent forcé sa voix, ce qui lui a valu des problèmes d’intonation en fin de soirée. La révélation du spectacle aura néanmoins été la soprano roumaine Nicoleta Ardelean. Voix ample, bien timbrée et conduite avec précision, la chanteuse a amplement réussi ses débuts dans le rôle-titre. Dommage seulement que, concentrée sur son chant, elle n'ait pas su rendre toutes les facettes du personnage, notamment la fragilité de Lucia. La célèbre scène de la folie, impeccable musicalement parlant, n’a guère ému. Une fois qu’elle aura mûri le rôle, il y a fort à parier que la soprano rejoindra les grandes Lucia qui l’ont précédée.


Il faut dire, à la décharge de la chanteuse, que le metteur en scène ne doit pas l’avoir beaucoup aidée à entrer dans le personnage. Frédéric Bélier Garcia signe en effet une production agréable à regarder, mais très classique, si ce n’est conventionnelle. Dans des décors sombres et étouffants, où tout suggère la chute et le déclin, le fil rouge du spectacle est une plateforme faisant office de ponton (au-dessus de la fontaine) ou, inclinée, de passerelle, pour souligner «l’obscure fascination du plongeon (...) et des tréfonds», comme l’évoque le metteur en scène lui-même dans le programme. Seule l’extrême violence de la scène du mariage forcé entre Lucia et Arturo éclaire d’une lumière nouvelle ce passage de l’œuvre. Dans la fosse, Roberto Rizzi Brignoli communique son enthousiasme aux musiciens de l’Orchestre de Chambre de Lausanne en grande forme.




Claudio Poloni

 

 

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