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Démonstration Bruxelles Bozar, Salle Henry Le Bœuf 10/23/2007 - Claude Debussy : Iberia
Matthias Pintscher : Cinq pièces pour orchestre
Ludwig van Beethoven : Symphonie n°7, opus 92 The Cleveland Orchestra, Franz Welser-Möst (direction)
Dans le cadre de son cycle European Galas, le Bozar fait traditionnellement appel à des orchestres prestigieux. Après Zubin Mehta et l’Orchestre Philharmonique d’Israël le mois passé, avant les très attendus Szenen aus Goethes Faust de Schumann par l’Orchestre du Concertgebouw dirigé par Nikolaus Harnoncourt et le London Symphony Orchestra sous la conduite de Pierre Boulez, le public bruxellois a rendez-vous avec le Cleveland Orchestra, un des big five américains (avec New York, Chicago, Boston et Philadelphia).
Succédant en 2002 à Christoph von Dohnányi au poste de directeur musical, l’autrichien Franz Welser-Möst complète une liste prestigieuse de chefs (Maazel, Leinsdorf, Rodzinski) dominée par le règne de plus de vingt ans du génial George Szell dont le nom est, pour beaucoup de mélomanes, définitivement associé à cette formation fondée en 1918. Une responsabilité importante pour ce nouveau directeur musical général de l’Opéra d’Etat de Vienne, aussi le programme de ce concert, étalé sur presque deux siècles, permet-il d’apprécier idéalement son travail avec les musiciens américains.
Le travail sur les sonorités, d’abord, avec Iberia (1909) de Debussy, qui, malgré des timbres d’une belle plastique, tourne finalement vers une simple, mais brillante, démonstration d’orchestre. Cette lecture distanciée, peu ressentie, s’oublie vite. Rien de tel, par contre, dans les Cinq Pièces (1997) de Matthias Pintscher (né en 1971), véritable monde sonore fascinant et sophistiqué, défendu avec une superbe maîtrise par un orchestre chatoyant. La création belge de cette partition inspirée – voire, osons le terme, exceptionnelle compte tenu de l’âge à laquelle elle fut composée – bénéficie malheureusement d’un accueil tiède de la part d’un public manifestement encore peu acquis à la cause de la musique contemporaine.
Celui sur les rythmes, ensuite. La Septième Symphonie (1812) de Beethoven s’y prête évidement à merveille, mais ni étirée, ni ramassée, la lecture standardisée de Franz Welser-Möst ne renouvelle pas notre approche de cette œuvre. Si l’on applaudit la lisibilité, jamais écrasée par une vitalité exubérante, et si l’on accepte cette approche franche, directe et sans équivoque, on est en revanche trop souvent exaspéré par cette recherche à tout prix du brillant, de l’éclat, de l’épate. Le Cleveland Orchestra a les moyens de ses ambitions, et il le sait. Etonnant, dès lors, qu’il n’ait pas davantage illustré cette qualité à l’occasion d’un bis, dont il prive le public.
Le site du Cleveland Orchestra
Sébastien Foucart
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