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Romantismes allemands

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
10/14/2007 -  et 16 octobre 2007 (Saint-Maur)
Piotr Moss : Cinq tableaux de Caspar David Friedrich, Tableau n° 1 «L’Arbre aux corbeaux» (création)
Carl Maria von Weber : Ouverture du «Freischütz» (*)
Robert Schumann : Konzertstück pour quatre cors, opus 86 – Symphonie n° 3 « Rhénane », opus 97

Xavier Agogué, Cyril Normand, Florent Barrois, Jérôme Rocancourt (cors)
Orchestre Lamoureux, Aurélien Azan-Zielinski (*), Yutaka Sado (direction)

Le Théâtre des Champs-Elysées accueillait ce dimanche après-midi ensoleillé le vieil Orchestre Lamoureux, mais composé d’éléments dans la fleur de l’âge, pour un programme très équilibré qui parvint à remplir très convenablement la salle de l’avenue Montaigne.


Le concert, sans entracte comme de coutume, s’ouvrait par le premier volet d’une œuvre devant en comporter à terme cinq et inspirée de tableaux de Caspar David Friedrich, peintre du premier romantisme allemand qui n’est justement représenté en France que par le petit tableau intitulé «L’Arbre aux corbeaux» et exposé au Louvre. Ce volet du Français d’origine polonaise Piotr Moss n’est en rien révolutionnaire. Il s’agit d’un poème symphonique qui évoque Arthur Honegger ou Bernard Herrmann, par ses aspects cinglants voire stridents, plus peut-être que l’hiver sombre traduit par cet arbre torturé par les vents du nord de l’Allemagne, isolé au milieu du paysage inhospitalier dépeint par Friedrich. Après des trilles, l’appel des cloches et une fin brutale, le compositeur vint en tout cas remercier le chef Yutaka Sado et saluer le public. On a hâte d’entendre la suite, notamment l’évocation des tableaux de Hambourg d’un panthéisme et d’une religiosité qui laissent toujours pantois.


L’ouverture du Freischütz (1821) commença mollement, les cors n’étant pas au mieux de leur forme, mais le jeune chef Aurélien Azan-Zielinski, lauréat des master-classes de Yutaka Sado, sut redonner du sens à l’exécution du mouvement symphonique en assurant remarquablement la montée en puissance du drame à venir, l’orchestre montrant une belle vitalité dans le final.


Retour de Yutaka Sado pour l’énergique Konzertstück pour cors (1849) de Schumann. L’original quatuor de cors, pas toujours clair et juste, dialogua avec un orchestre au total très retenu, et sans doute trop, dans les mouvements extrêmes, Vivace, mais introduisit parfaitement l’œuvre à venir, quasiment contemporaine du Konzertstück, la Symphonie « Rhénane » (1850).


L’orchestre y brilla de bout en bout. L’ampleur, la luminosité et l’unité de la Symphonie, dont le quatrième mouvement rappelait la romance centrale du Konzertstück, furent parfaitement mises en valeur, les cuivres, presque brucknériens, manifestant un éclat remarquable.


Bref, un concert d’une grande cohérence et d’une qualité exemplaire.



Stéphane Guy

 

 

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