Back
Déception New York Metropolitan Opera 10/10/2007 - 13 et 18 Octobre, 10, 14, 17, 21, 24 et 28 Novembre et 1er Décembre 2007 Wolfgang Amadeus Mozart: Les Noces de Figaro Erwin Schrott (Figaro), Lisette Oropesa (Susanna), Maurizio Muraro (Don Bartolo), Ann Murray (Marcellina), Anke Vondung (Cherubino), Michele Pertusi (Le Comte), Robin Leggate (Don Basilio), Wendy Nielsen (La Comtesse), Patrick Carfizzi (Antonio), Bernard Fitch (Don Curzio)
Chœur et Orchestre du Metropolitan Opera, Philippe Jordan (direction)
Jonathan Miller (mise en scène) On était en droit d’attendre beaucoup de ces Noces de Figaro new-yorkaises sous la direction de Philippe Jordan, qui avait marqué de ses qualités la reprise de Cosi fan Tutte au Festival de Salzbourg en 2005.
Il nous faut cependant admettre notre déception après cette représentation qui n’est pas à la hauteur de ce à quoi le Met nous avait habitués dans Mozart. Le chef suisse, qui avait démontré à Salzbourg une maîtrise du style mozartien ainsi qu’une capacité à soutenir ses chanteurs, était ici méconnaissable: des tempi beaucoup trop rapides, causant de nombreux décalages avec la fosse et nous donnant un premier acte bâclé en moins de quarante minutes ; pire encore, des récitatifs débités à toute vitesse par des chanteurs complètement indifférents.
La distribution réunie était assez inégale. Erwin Schrott a un certain abattage et sa maîtrise vocale est très réelle, mais pourquoi dépeindre Figaro comme un bellâtre aussi antipathique? Le Comte de Michele Pertusi est mieux caractérisé mais il n’était pas dans une grande forme vocale, allant jusqu’à couaquer son "Perdono" final. Wendy Nielsen était un remplacement de dernière minute. Ce n’est jamais une situation facile et on peut comprendre sa nervosité. Elle fut hélas une Comtesse bien inégale, se trompant de façon flagrante dans son texte à plusieurs reprises.
Le reste de la distribution était plus satisfaisant. C’est toujours un plaisir d’entendre la grande artiste qu’est Ann Murray, qui sait exploiter le rôle de Marcelline à son maximum. La Suzanne était un autre remplacement mais la jeune Lisette Oropesa a pris tout au loin de la soirée de l’assurance et son "Deh vieni" avait charme et radiance. Chérubino de grande classe, Anke Vondung nous a donné facilement la meilleure prestation de la soirée.
Avec pour le début de sa saison des productions ambitieuses de Lucia et Roméo et Juliette ainsi que de l’annonce d’un nouveau Macbeth, on peut se demander si ce spectacle a été tout simplement suffisamment répété.
Antoine Leboyer
|