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Paris
Opéra Bastille
10/05/2007 -  et 7, 8, 9, 11, 12, 15, 16, 17, 20 octobre 2007
Hector Berlioz : Roméo et Juliette, opus 17
Ekaterina Gubanova (mezzo-soprano), Yann Beuron (tenor), Mikhaïl Petrenko (basse)
Orchestre et Chœurs de l’Opéra national de Paris, Valery Gergiev*/Vello Pähn
Aurélie Dupont (Juliette), Hervé Moreau (Roméo), Wilfried Romoli (Frère Laurent), Ballet de l’Opéra national de Paris
Sasha Waltz (chorégraphie)


Œuvre un peu bancale, intitulée « symphonie dramatique », Roméo et Juliette (1839) de Berlioz n’est ni un opéra, ni un ballet et trouve rarement sa place au concert. Conclusion : faisons tout cela à la fois ! Un grand chef, une étoile montante de la chorégraphie, le cadre d’un opéra, voici le pari tenté par l’Opéra de Paris pour remettre à l’honneur cette page trop méconnue. Et ça marche magnifiquement.


Il est rare qu’un grand chef accepte de diriger un ballet, la battue ne pouvant s’improviser au risque de troubler les danseurs, nombre de grandes baguettes trouvent cette restriction trop ingrate. On voit ce que l’on perd ! Car l’alchimie à laquelle on assiste dans l’opéra peut, dans le ballet, créer également des moments d’exception. La souplesse et la fluidité de la direction de Valery Gergiev, la richesse des timbres qu’il obtient d’un orchestre en grande forme, le tempérament enflammé qui parcourt sa lecture, font du chef du Mariinsky un des grands berlioziens de notre temps.


La superbe chorégraphie de Sasha Waltz, construite à partir d’obliques et de torsions comme elle l’explique dans le programme richement illustré, déploie des mouvements qui peuvent être, pour les scènes de groupe, saccadés et formels, ou au contraire d’une fluidité étonnante pour les solos et les duos. Le duo de la scène d’amour est ainsi particulièrement réussi grâce à la grande variété de combinaisons ainsi que par sa capacité à fondre douceur des gestes et flamme de l’amour. Aurélie Dupont et Hervé Moreau sont splendides en amants éternels.


On regrette l’absence de surtitres, qui plombent un peu les passages chantés, durant lesquels il n’y a pas d’action, en ne fournissant pas les repères minimaux au public. D’autant que la prononciation du chœur, ainsi que de Ekaterina Gubanova, est catastrophique ; heureusement, Yann Beuron et Mikhaïl Petrenko sont excellents et compensent cette mauvaise impression. Déjà pour Orphée et Eurydice, chorégraphié par Pina Bausch (un spectacle de 2005, qui sera repris cette année), les surtitres manquaient également. Il faudrait que Brigitte Lefèvre, la directrice de la danse, comprenne ce que le monde de l’opéra a compris depuis vingt ans : les surtitres ne distraient pas le spectateur, bien au contraire, ils favorisent son attention. Mais la persistance dans l’erreur se révèle souvent plus forte que le bon sens.


Quoi qu’il en soit, ce spectacle remarquable a séduit le public de première, plutôt froid et distrait (que de toux !), c’est dire. On peut annoncer un triomphe pour la suite !


Le site de Sasha Waltz



Philippe Herlin

 

 

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