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Un duo insurpassable

New York
Metropolitan Opera
09/25/2007 -  et les 29* septembre, 3, 6, 11 octobre, 8, 12, 15, 20, 27 et 31 décembre 2007

Charles Gounod: Roméo et Juliette

Anna Netrebko (Juliette), Isabel Leonard*/Kate Lindsey (Stéphano), Roberto Alagna*/Joseph Kaiser/Matthew Polenzani (Roméo), Stéphane Degout*/Jeff Matsey/Nathan Gunn (Mercutio), Kristinn Sigmundsson*/Robert Lloyd (Frère Laurent), Marc Heller (Tybalt), Louis Otey (Paris), John Hancock (Capulet), Jane Bunnell (Gertrude), David Won (Grégorio), Tony Stevenson (Benvolio), Dean Peterson (le Duc de Vérone)
Chœur du Metropolitan Opera, Donald Palumbo (direction), Orchestre du Metropolitan Opera, Placido Domingo*/Paul Nadler (direction musicale)
Guy Joosten (mise en scène), Johannes Leiacker (décors), Jorge Jara (costumes), David Cunningham (lumières), Sean Curran (chorégraphie)


Coïncidence à New York: au même moment où Natalie Dessay ouvre la saison avec Lucia di Lammermoor, le Met propose une reprise de la production de Roméo et Juliette que la chanteuse avait créée en 2005 avec Ramon Vargas. Pas moins de 11 représentations sont à l’affiche, que devaient initialement assurer Anna Netrebko et Rolando Villazon. A la suite du forfait de ce dernier, la direction du théâtre new-yorkais a dû se mettre à la recherche de remplaçants et ce sont finalement 3 Roméo différents qui donneront la réplique à la soprano russe. Pour les deux premières dates de la série, le Met a réussi un joli coup en engageant Roberto Alagna, occupé par ailleurs dans la Grande Pomme à répéter Madama Butterfly. Etant donné l’évolution de la carrière du ténor, qui s’oriente vers des emplois de plus en plus dramatiques, ce retour à un rôle dans lequel il a brillé il y a déjà une dizaine d’années, est inespéré.


Certes, la voix n’est plus aussi souple que par le passé, les aigus plus aussi éclatants, et le timbre s’est assombri, mais Roberto Alagna continue de séduire par son élégance stylistique, sa diction irréprochable, l’ardeur de son chant et le charme incomparable de son timbre; il reste le plus grand titulaire actuel du rôle. Anna Netrebko charme elle aussi par sa belle voix ronde et ample, au timbre corsé, capable de nombreuses nuances; et la chanteuse dégage un charisme certain sur scène. Dommage seulement que son français soit totalement incompréhensible. Physiquement, les deux chanteurs sont plutôt crédibles dans leurs rôles respectifs d’adolescents amoureux et leur nuit d’amour, sur un lit flottant au-dessus de l’immense plateau du Met, est empreinte de sensualité. Incontestablement, le Met a réuni un duo insurpassable aujourd’hui et le public ne s'y est pas trompé, accueillant au rideau final chacun des deux protagonistes par des ovations enthousiastes.


Dans le reste de la distribution, Stéphane Degout en Mercutio et Isabel Leonard (qui vient de la Juillard School voisine) en Stéphano offrent une prestation qui n’a rien à envier à celle des rôles principaux, alors que les autres solistes sont beaucoup plus routiniers. A la baguette, Placido Domingo, qui a chanté Roméo à New York au début de sa carrière, ne peut éviter certains décalages entre scène et fosse; les moments de tendresse entre les deux amants l’inspirent particulièrement, alors qu’il a tendance à laisser les musiciens jouer trop fort dans les scènes d’ensemble.




Claudio Poloni

 

 

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