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Un nom à retenir

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
09/28/2007 -  27 (Leuven) et 29 (Roeselare) septembre 2007, 1er octobre 2007 (Antwerpen)
Johannes Brahms : Ouverture tragique, opus 81
Ludwig van Beethoven : Concerto pour piano n°5, opus 73 « Empereur »
Charles Ives : The Unanswered Question
Leonard Bernstein : West Side Story : Danses symphoniques

Jan Michiels (piano)
Vlaams Radio Orkest, Eva Ollikainen (direction)



Si l’effectif des orchestres se féminise depuis de nombreuses années, rares sont les femmes à embrasser une carrière de chef. Marin Alsop, Sian Edwards, Susanna Mälkki ou Simone Young font partie d’un cénacle encore trop marginal, auquel on peut ajouter une toute jeune femme, Eva Ollikainen, née en Finlande en 1982. Le Vlaams Radio Orkest lui confie la direction de son premier concert de la saison à la Salle Henry Le Bœuf, dans un programme contrasté, s’étalant du répertoire germanique du XIXe siècle au XXe siècle américain.


Forte de belles références (études avec le célèbre pédagogue Jorma Panula ainsi qu’avec Leif Segerstam, collaboration avec Kurt Masur et Christoph von Dohnanyi, master class avec Pierre Boulez) et de son expérience à la tête de plusieurs orchestres, en particulier nordiques (Orchestre de la Radio Finnoise, Orchestre Symphonique d’Islande, Royal Stockholm Philharmonic), Eva Ollikainen aborde l’Ouverture tragique (1880) de Brahms en se montrant fidèle à l’atmosphère typique du compositeur. Bien que la puissance de cette musique ne soit pas occultée et que la dynamique ainsi que les tempi adoptés soient adéquats, les silences auraient gagné à être davantage étudiés, ce qui rend, en définitive, cette interprétation, par moments relâchée, plus appliquée que véritablement émouvante.


Jan Michiels semble intimidé par le Cinquième Concerto pour piano (1809) de Beethoven. Très en retrait, d’une nervosité négative, absent par moments, le pianiste belge, lauréat du Concours Reine Elisabeth 1991, rechigne à aborder cette œuvre avec le cœur et les tripes. Rien d’héroïque, et encore moins d’impérial, dans cette prestation en demi-teinte, même si l’Adagio un poco mosso convient davantage à ce piano plus poète que combatif. Eva Ollikainen tente de suivre Jan Michiels dans ses intentions en ne tirant pas toute la couverture à elle. Plus affirmée, sa conception s’avère plus juste et mieux défendue, encore que l’orchestre ne soit pas en tous points remarquable.


Introduite par une Unanswered Question (1908) de Ives baignée dans son climat de mystère, la seconde partie est nettement plus satisfaisante et jubilatoire. Le chef dirige un orchestre de meilleure tenue dans les Danses symphoniques (1960) de West Side Story. Magnifiant le génie mélodique de Bernstein, déployant autant d’énergie et de rythme que de souffle, sa prestation n’est aucunement entachée d’une surcharge d’effets, ce qui aurait été malvenu, tant cette musique se suffit à elle-même. Eva Ollikainen aura donc fait montre, tout au long de cette soirée, d’un instinct musical très sûr, tout en conjuguant charisme et autorité naturelle. Un nom à retenir !


Les deux autres concerts que donnera le Vlaams Radio Orkest cette saison au Bozar se feront de nouveau sans l’actuel chef principal, Yoel Levi : Michel Tabachnik dirigera en mai un programme consacré à Debussy et Ravel (avec Severin von Eckardstein, bien connu du public bruxellois) tandis qu’en juin, Benjamin Yusupov défendra son Tango Rock avec Maxim Vengerov.


Le site de Jan Michiels
Le site du Vlaams Radio Orkest





Sébastien Foucart

 

 

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