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A la Saint-Michel, ça déménage

Paris
Cité de la musique
09/15/2007 -  et 22 (Pisa), 29 (Braunschweig) septembre, 2 octobre (Ghent) 2007
Johann Christoph Bach : Es erhub sich ein Streit – Unsres Herzens Freude hat ein Ende – Lieber Herr Gott, wecke uns auf
Johann Sebastian Bach : Ich lasse dich nicht, du segnest mich denn, BWV Anh. 159 – Cantates BWV 19, 50, 130 et 149

Julia Doyle (soprano), Clare Wilkinson (alto), James Gilchrist (ténor), Peter Harvey, Matthew Brook (basses)
The English Baroque Soloists, The Monteverdi Choir, John Eliot Gardiner (direction)


«Sacré et profane»: en trois temps («La Genèse», «Terres promises», «Le Jugement dernier»), l’ensemble de la saison de la Cité de la musique sera gouverné par cette vaste thématique, à laquelle les deux soirées proposées par John Eliot Gardiner à la tête de son Chœur Monteverdi et de ses Solistes baroques anglais apportaient une introduction on ne peut plus appropriée: deux programmes entièrement différents, mais faisant tous deux alterner œuvres de Johann Sebastian Bach et de son cousin d’Eisenach Johann Christoph (1642-1703) – à ne pas confondre avec son frère aîné, également baptisé Johann Christoph (1671-1721), et encore moins avec son neuvième fils, Johann Christoph Friedrich (1732-1795).


Entièrement dédié à la fête de l’archange saint Michel (29 septembre), le second de ces concerts se caractérisait par les atmosphères tumultueuses et éclatantes qu’appellent la lutte contre le dragon et son issue victorieuse, servies par une mise en espaces volontiers spectaculaire, avec pas moins de quatre trompettes au premier balcon de la grande salle disposée, une fois n’est pas coutume, en configuration carrée tout autour de la scène. Dès lors, on n’a pas de peine à comprendre que Es erhub sich ein Streit, l’une des trois cantates conservées de J. C. Bach, ait pu encore susciter l’admiration de sa famille un siècle plus tard, notamment son combat digne de la péroraison de la Sinfonietta de Janacek.


L’auditeur de 2007 partage également cette impression, d’autant que les Solistes baroques anglais s’illustrent par une qualité instrumentale que l’on ne trouve guère dans les formations comparables, tant collectivement (rondeur, profondeur, couleur) qu’individuellement (trompettes naturelles quasiment irréprochables, basson agile, flûte à la fois suave et précise). En outre, Gardiner développe un style moins abrupt qu’Harnoncourt, plus coloré que Leonhardt et plus aéré que Herreweghe, cultivant les nuances, négociant avec souplesse les rythmes pointés, mais sans rien perdre de la vigueur exigée par le thème commun à ces musiques.


Simplement accompagné du continuo, le motet à double chœur Ich lasse dich nicht, du segnest mich denn – longtemps d’attribution incertaine entre J. C. et J. S. Bach pour l’être finalement à ce dernier, si l’on en croit les notes de programme de Gilles Cantagrel – permet quant à lui d’apprécier le raffinement et la souplesse des chanteurs anglais. Il en sera de même dans deux motets de J. C. Bach, Unsres Herzens Freude hat ein Ende (1669) et Lieber Herr Gott, wecke uns auf (1672), la fluidité de la direction et le souci de l’expression apparaissant particulièrement frappants.


Mais l’essentiel du programme consistait dans les quatre cantates composées par J. S. Bach à l’occasion de la Saint-Michel, avec leurs chœurs introductifs puissants et véhéments, magnifiquement mis en valeur: rien d’étonnant à ce que celui de la Cantate 50 «Nun ist das Heil, und die Kraft» (1723), dont il ne reste d’ailleurs que ce morceau, ait été bissé à la fin de la première partie; celui de la Cantate 149 «Man singet mir Freuden vom Sieg» (1728) le fut à son tour en fin de seconde partie, avant la reprise a cappella de son choral conclusif.


En effet, venu très nombreux, au point de se déployer jusque sur les marches, le public est, si l’on ose dire, aux anges, saluant une prestation où seuls les solistes, issus du chœur, apportent un élément de déception, manquant cruellement de projection, à l’exception du ténor, dont les ports de voix paraissent en revanche parfois débraillés: basse couverte par les trompettes et timbales dans son air de la Cantate 130 «Herr Gott, dich loben alle wir» (1724), soprano étouffée par un accompagnement pourtant réduit à cinq musiciens dans son air de la Cantate 19 «Es erhub sich ein Streit» (1726). L’alto tient en revanche de l’erreur de distribution, sa tessiture semblant en réalité nettement plus aiguë.


En tout état de cause, les fans de Gardiner seront particulièrement gâtés cette saison, puisqu’ils pourront retrouver le chef anglais d’abord avec son Orchestre révolutionnaire et romantique – dès les 15, 16 et 18 novembre à Pleyel pour trois programmes autour de Brahms, puis pour la réouverture de l’Opéra-Comique avec L’Etoile de Chabrier en décembre – mais aussi avec l’Orchestre symphonique de Londres pour deux concerts Beethoven les 2 et 3 février Salle Pleyel et, dans un tout autre registre (Duruflé, Messiaen et Poulenc), avec l’Orchestre national de France à Saint-Denis les 5 et 6 juin.


Le site de la Cité de la musique
Le site du Chœur Monteverdi et des Solistes baroques anglais



Simon Corley

 

 

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