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Un quatuor trentenaire Stockholm Konserthuset, Grünewaldsalen 09/08/2007 - Ludwig van Beethoven : Quatuors à cordes n°4, opus 18 n°4, et n° 16, opus 135
Kaija Saariaho : Terra memoria
Anton Webern : Cinq mouvements, opus 5
Quatuor Emerson : Eugene Drucker, Philip Setzer (violon), Lawrence Dutton (alto), David Finckel (violoncelle)
Construit de 1923 à 1926, le Konserthuset est une des trois plus grandes institutions musicales de Stockholm, aux côtés de la Berwaldhallen et de l’Opéra Royal. En plus d’accueillir chaque année la remise des Prix Nobel, ce vaste édifice néoclassique propose une riche saison dominée par les prestations de l’Orchestre Philharmonique Royal de Stockholm qui y a sa résidence. De style Renaissance italienne, la Grünewaldsalen, la plus petite des deux salles, s’avère idéale pour des concerts de musique de chambre.
Le célèbre Quatuor Emerson, fondé en 1976, ouvre et referme son concert avec Beethoven. On préfèrera sa lecture de l’Opus 135 à celle, manquant légèrement de grâce, de naturel et de pureté, de l’Opus 18 n°4. Les musiciens sont davantage inspirés dans la mise en évidence de la modernité de l’ultime quatuor de Beethoven que dans celle de l’élégance naturelle du dernier des six dédiés au Prince Lobkowitz.
Deux autres pièces d’écriture plus contemporaine complètent ce concert. Elles révèlent un Quatuor Emerson faisant manifestement sien ce langage, comme le montre son interprétation de Terra memoria, seconde œuvre pour quatuor à cordes de Kaija Saariaho, qu’il créa au Carnegie Hall en juin 2007 (cette ouvrage a été commandé pour célébrer les trente années d’activité, sans changement d’effectif, du quatuor américain). Le caractère versatile et méditatif de cette intéressante composition d’un quart d’heure, ainsi que les jeux sur la sonorité et la dynamique complexe, sont brillements défendus. Enfin, les Cinq mouvements de Webern sont donnés avec un souci du beau son mais, surtout, sans sécheresse ni austérité. En bis, le quatuor donne Auprès du cercueil d’un jeune artiste de Carl Nielsen.
A noter que le Quatuor Emerson est un des rares ensembles de ce type à permuter fréquemment les deux violonistes (ce fut le cas après la pause, Philip Setzer prenant la place de premier violon), mais également à jouer debout, à l’exception, bien évidement, du violoncelliste.
Le site du Konserthuset
Le site du Quatuor Emerson
Sébastien Foucart
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