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Des noms à suivre

Paris
Opéra Bastille
11/03/1998 -  et 10 novembre 1998
Concerts du Centre de formation lyrique de l'Opéra national de Paris

Les critères de sélection pour entrer au Centre de formation lyrique de l'Opéra national de Paris semblent pour le moins bizarres puisque, sur les 13 chanteurs qui se sont produits lors de ces deux concerts, on dénombre seulement 4 français et, second motif d'étonnement, 9 anglo-saxons, dont 5 américains. Un tel favoritisme s'explique d'autant moins que certaines recrues manquent cruellement de moyens (la soprano Rebecca Semrau et le ténor Dominique Morales, deux américains, assez à la peine dans le duo Mimi-Rodolfo de La Bohème) ou s'acquittent de leurs rôles convenablement mais sans plus (l'honnête baryton Nigel Smith, la peu souple mezzo Louise Callinan, la basse manquant quelque peu de consistance Kevin Burdette ou la soprano Andrea Creighton aux aigus faciles mais un peu durs et affectée d'un léger vibrato). Un élément saute aux yeux pourtant qui pourrait élucider l'inclination du jury d'entrée à sélectionner des anglo-saxons : leur sens du théâtre, autant inné chez eux qu'absent chez les français dont les semelles semblent faites de plomb, les mains paraissant des appendices inutiles et le regard servant à fixer le plafond (et en plus la prononciation des anglophones dans le répertoire français est tout à fait correcte). Nos conservatoires nationaux sont encore en retard d'une guerre, l'opéra ne se chante plus au milieu de la scène face au public en regardant le grand lustre ! Et quand en plus vocalement il n'y a rien d'extraordinaire (le ténor Thierry Cantero ou le baryton Hugues Georges qui manquait un peu de projection même si son air de Valentin "Avant de quitter ces lieux" de Faust était fort bien chanté)… Plusieurs noms cependant emportent l'adhésion et captivent l'attention par leur talent, des noms que l'on reverra sans doute bientôt en haut de l'affiche : l'américain Kevin Greenlaw, beau baryton à la voix bien posée (très convaincant air d'Hamlet "O vin dissipe la tristesse" de Hamlet), la française Michelle Canniccioni, soprano chaleureuse et agile (superbe air de Liu "Signore ascolta" de Turandot), l'américain (par ses études en tout cas) Jean-Pierre Trevisani, ténor au timbre profond et à la voix superbement maîtrisée (parfait duo Suzel-Fritz "Suzel, buon di" de L'Amico Fritz avec Michelle Canniccioni) et que l'on pourra retrouver cette saison dans des "petits" rôles de La Veuve joyeuse, La Flûte enchantée et Parsifal. Et enfin, la révélation d'une voix d'exception avec la soprano irlandaise Sinéad Mulhern dont le timbre lumineux, la souveraine maîtrise des moyens vocaux (souplesse, virtuosité, contrôle) et l'impact dramatique ont subjugué tous les auditeurs (impeccable dans les périlleux airs de Firodiligi "Come scoglio" de Cosi fan tutte et de Magda "Canzone di Doretta" de La Rondine, craquante dans l'air de Marguerite "Les grands seigneurs" de Faust). Des noms à suivre en leur souhaitant la plus grande réussite.



Philippe Herlin

 

 

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