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Le 18e chef Paris
Théâtre des Champs-Elysées
11/02/1998 -
Jean-Sébastien Bach : Suite pour orchestre n° 2
Félix Mendelssohn : Symphonie n° 4
Ludwig van Beethoven : Symphonie n° 7
Orchestre du Gewandhaus de Leipzig, Herbert Blomstedt (direction) En succédant à Kurt Masur, parti pour le Philharmonique de New York, Herbert Blomstedt est devenu cette année le 18e chef de l'Orchestre du Gewandhaus de Leipzig. Ce simple chiffre inspire respect et admiration pour cette institution qui est tout simplement le plus ancien orchestre d'Allemagne (il a fêté son 250e anniversaire en 1993, calculez !) et l'un des plus prestigieux : les prédécesseurs se nommaient Abendroth, Walter, Furtwängler, Nikisch ou Félix Mendelssohn (de 1835 à 1847). Mais le Gewandhaus ne se repose pas sur ses lauriers et il révèle, sous la baguette alerte de son chef, ses qualités immémoriales : netteté du trait musical et une fougue toujours contrôlée. Des qualités qui s'expriment grâce au très haut niveau des instrumentistes comme le démontre la superbe prestation de la flûtiste de l'orchestre, Cornelia Grohmann, dans la Suite de Bach, comme le démontre également les passages les plus "exposés" des symphonies, les soli instrumentaux, dans lesquels l'orchestre sonne comme un ensemble de chambre. Plus que l'énergique Septième de Beethoven, affublée de reprises d'un intérêt douteux mais superbe par sa tension rythmique, la Symphonie "Italienne" aura illuminé ce concert par la clarté de ses contours, la précision de ses accentuations, l'étagement de sa dynamique et le fini instrumental irréprochable. On était loin des fondus enchaînés un peu filandreux que subit souvent cette oeuvre et la musique de Mendelssohn paraissait soudain beaucoup moins "simple". La série Les Symphoniques, qui invite les grands orchestres européens au Théâtre des Champs-Elysées, prouve encore ce soir toute son utilité, vivement le prochain (Helsinki et Segerstam le 6 décembre) !
Philippe Herlin
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