|
Back
La conquête du public Montpellier
Le Corum, Salle Pasteur
07/28/2007 -
Maurice Ravel : Tzigane
Arvo Pärt : Fratres
Ernest Chausson : Poème, opus 25
Piotr Ilyich Tchaïkovski : Valse-scherzo, opus 34
Franz Waxman : Carmen Fantaisie
Yossif Ivanov (violon), Milos Popovic (piano)
Le dernier concert de la série Jeunes solistes de l’édition 2007 du Festival de Radio France et Montpellier Languedoc-Roussillon permet d’entendre Yossif Ivanov, né en 1986, dans un florilège de célèbres pièces virtuoses. Premier Grand Prix du Concours Musical International de Montréal à l’âge de seize ans, Deuxième Prix en 2005, juste derrière Sergey Khachatryan, au Concours Reine Elisabeth, le violoniste anversois, fort d’une technique impressionnante et d’une indéniable maturité artistique, peut se permettre de se colleter aux œuvres les plus exigeantes du répertoire sans confiner ses interprétations dans la pure démonstration.
En témoigne tout d’abord sa lecture fougueuse, pleine de panache et à l’intensité croissante de Tzigane de Maurice Ravel dont il ne sacrifie pas le charme, la sensualité et l’ardeur conquérante. Seule œuvre d’un compositeur contemporain dans ce programme, Fratres d’Arvo Pärt, originellement conçu pour orchestre de chambre, envoûte peu, en raison d’un léger manque de plénitude et d’abandon dans la prestation un peu trop terre-à-terre d’Ivanov et du pianiste belgo-serbe Milos Popovic, né en 1985, qui se perfectionne auprès d’Abdel Rahman El Bacha
Le Poème d’Ernest Chausson bénéficie d’une interprétation plus convaincante, voire inspirée, tant l’œuvre est profondément ressentie autant qu’admirablement construite grâce au savoir-faire de ces jeunes musiciens. Tout au plus peut-on signaler que la sonorité du violon est, par moments, un rien appuyée. Après avoir donné une Valse scherzo de Tchaïkovski distinguée et pleine d’esprit, Yossif Ivanov se fait plaisir – et fait plaisir au public venu massivement –, avec la Carmen Fantaisie de Franz Waxman. Le jeu est brillant, physique et révèle, une fois de plus, les possibilités techniques, semble-t-il sans limites, du violoniste. De plus, bien que ce dernier n’hésite pas à prendre des risques dans les dernières pages, la sonorité reste constamment belle. Tout au long de ce récital, Milos Popovic se montre en accompagnateur aussi sensible qu’attentif.
La Valse sentimentale de Tchaïkovski et rien moins que la Troisième Sonate pour violon seul d’Eugène Ysaÿe sont offertes en bis aux spectateurs conquis.
Sébastien Foucart
|
