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Mission accomplie Montpellier
Le Corum, Opéra Berlioz
07/27/2007 -
Frédéric Chopin : Concerto pour piano n°2, opus 21
Jean Sibelius : Symphonie n°2, opus 43
Nelson Freire (piano)
Orchestre Philharmonique de Radio France, Michael Schonwandt (direction)
Avant-dernière soirée du Festival de Radio France et Montpellier Languedoc-Roussillon, ce concert a subi un double changement : le chef finlandais Mikko Franck ayant dû être hospitalisé, Michael Schonwandt assure la direction tandis que les Quatre légendes de Lemminkaïnen de Sibelius, prévues initialement, ont été remplacées par sa Deuxième Symphonie. Malgré cette déception, l’honneur est sauf : le public a donc pu entendre une œuvre de Sibelius, compositeur encore trop peu joué dans l’Hexagone et dont on célèbre, cette année, les cinquante ans de la disparition.
Le pianiste brésilien Nelson Freire est, quant à lui, bien présent au rendez-vous, nous gratifiant, dans le Second Concerto pour piano de Frédéric Chopin, d’un jeu souverain, aussi souple et riche que fin et poétique. Disposant de tous les moyens techniques nécessaires, il livre une lecture détaillée, aux lignes épurées, sans effet de manche et dans laquelle rien n’est gratuit, confirmant ainsi qu’il est bien un des grands interprètes actuels de Chopin. L’Orchestre Philharmonique de Radio France se révèle être un partenaire digne. D’une belle densité et manquant légèrement, par moments, de transparence, sa prestation captive toutefois moins que celle du pianiste.
Dans la Deuxième Symphonie de Sibelius, l’actuel directeur musical de l’Opéra Royal de Copenhague et de l’Orchestre Royal du Danemark réussit à rendre l’essentiel des couleurs et de la dynamique idiomatiques du compositeur. De cette interprétation ne manquant pas de souffle, loin de là, on retient davantage la prestation d’ensemble de l’orchestre, la précision des interventions et la mise en place étant trop souvent perfectibles, bien que la phalange nous fasse entendre par endroits de remarquables solos. Répondant aux exigences de puissance et d’intensité de l’ouvrage, le chef danois livre, en définitive, une Deuxième convaincante, expressive, consistante et d’une belle ampleur. En conclusion de cette interprétation sans temps mort, et d’une belle agogique, le final est joué avec une saisissante ferveur. Mission accomplie.
Sébastien Foucart
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