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Voyage d’automne Paris
Orangerie du Domaine de Sceaux
07/29/2007 -
Franz Schubert: Winterreise, D. 911
François Le Roux (baryton), Christian Ivaldi (piano)
L’idée consistant à programmer le Voyage d’hiver (1827) en plein cœur d’un festival estival se sera finalement révélée presque en phase avec un climat désespérément automnal. Au demeurant, l’occasion d’entendre le cycle complet de Schubert par des interprètes de la trempe de François Le Roux et Christian Ivaldi valait… le voyage à Sceaux, quelles que fussent les conditions météorologiques.
Le baryton français a en effet offert une magnifique prestation au public de l’Orangerie, particulièrement attentif et concentré: soin apporté au texte, notamment à la diction, justesse, lignes de chant redoutablement dépouillées (Der Lindebaum, Rast, Der greise Kopf, Das Wirtshaus) servies par une belle ductilité et une impeccable égalité de timbre. Quelques aigus un peu tendus ou quelques graves moins bien timbrés s’intègrent dans des jeux de couleurs, depuis le vibrato sur les notes tenues jusqu’à la voix blanche, qui traduisent une approche résolument expressive et même parfois dramatique de ces vingt-quatre lieder: l’errance hivernale de François Le Roux se caractérise avant tout par sa combativité, basculant dans le cri plus que dans l’amertume ou dans la résignation, à l’image de ce Mut bravache et de ce Leiermann final qui lutte encore.
Face à ce romantisme à la Berlioz, dans des teintes plus claires que celles dont se pare habituellement cette musique, Christian Ivaldi, accompagnateur chevronné et schubertien patenté, prend peut-être un peu plus de hauteur que son partenaire, conférant à sa partie le poids des trois ultimes Sonates: un piano souple et fluide, probe mais sans fadeur, ne couvrant jamais le chanteur – du grand art.
Le site de François Le Roux
Simon Corley
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