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Non, mais...

Paris
Hôtel de Soubise
07/24/2007 -  
Samuel Barber : Hermit songs, opus 29
Olivier Messiaen : Trois mélodies
Richard Strauss : Trois chants d’Ophélie, opus 67 n° 1 à n° 3
Claude Debussy : «Jardins sous la pluie», extrait des Estampes – Ariettes oubliées (extraits)
Maurice Ravel : Cinq mélodies populaires grecques

Emmanuelle de Negri (soprano), Thomas Palmer (piano)


Pour le deuxième des trois récitals de chant que propose cette année le Festival Jeunes talents, Emmanuelle de Negri a offert un programme à la fois difficile, ambitieux, varié et original – non point tant par la sélection des compositeurs que par celle des œuvres – mais également trop bref. En effet, toute médaille ayant son revers, la prestation de la soprano française aura été suffisamment convaincante pour que l’on eût souhaité qu’elle se prolongeât davantage…


Barber: Knoxville: Summer of 1915? Non, mais les dix Hermit songs (1953), dont elle rappelle que, créées par Leontyne Price, elles sont fondées sur de courts poèmes écrits par des moines irlandais du Moyen Age en marge des manuscrits sur lesquels ils travaillaient: un recueil de belle facture, dont le climat va du recueillement à la truculence. Tessiture homogène, émission pure, chant de qualité, timbre agréable, voix légère mais non dénuée de rondeur: malgré quelques aigus un peu fermés, Emmanuelle de Negri s’impose d’emblée.


Messiaen: les Poèmes pour Mi? Non, les Trois mélodies de 1930 (Pourquoi?, Le Sourire et La Fiancée perdue). Agé seulement de vingt-deux ans mais ayant déjà à son actif les huit Préludes pour piano, l’auteur est immédiatement reconnaissable, notamment par son langage harmonique. Ces courtes pages sont abordées ici avec une délicatesse et une sensualité telles que l’on songe parfois de façon assez incongrue à Reynaldo Hahn. Le pianiste Thomas Palmer conclut cette première partie avec Jardins sous la pluie, dernière des trois Estampes (1903) de Debussy, bien conduite mais à laquelle il manque décidément trop de notes.


Richard Strauss: Zueignung, Allerseelen et Ständchen? Non, mais les trois Chants d’Ophélie, qui forment le premier des deux cahiers des six lieder de l’opus 67 (1918): un choix périlleux, mais vaillamment défendu, dans ce Strauss particulièrement aventureux, à la mesure des errances, de la versatilité et de l’étrangeté de cette scène de folie du quatrième acte de Hamlet.


Ravel: les Histoires naturelles? Non, mais les Cinq mélodies populaires grecques (1906), parfaitement justes, sans excès de vibrato, bien équilibrées entre verdeur de l’inspiration «populaire» et raffinement du traitement «savant».


Debussy: les Fêtes galantes ou les Trois poèmes de Stéphane Mallarmé? Non, mais les six Ariettes oubliées (1887), sur des textes de Verlaine: se pliant à l’injonction du poète («Préfère l’impair»), Emmanuelle de Negri n’a hélas retenu que les première, troisième et cinquième mélodies de ce cycle (C’est l’extase, L’Ombre des arbres et Green). Mais elle les a vraiment gardées pour la bonne bouche, car on admire comment elle s’adapte d’un répertoire à l’autre, faisant ici valoir un remarquable sens de la couleur et de la mise en valeur des paroles.


En bis, parmi les autres compositeurs ayant mis en musique Green (Caplet, Hahn, Lazzari, Lipatti, Tosti, …), Emmanuelle de Negri choisit la version de Fauré (quasi contemporaine de celle de Debussy), troisième de ses cinq Chansons de Venise (1891).



Simon Corley

 

 

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