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Bordeaux
Grand Théâtre
07/04/2007 -  
Wolfgang Amadeus Mozart : Quatuor n° 14, K. 387
György Ligeti : Quatuor n° 2
Maurice Ravel : Quatuor

Quatuor Parker: Daniel Chong, Karen Kim (violon), Jessica Bodner (alto), Kee-Hyun Kim (violoncelle)


Du 30 juin au 12 juillet, “Musiques d’été à Bordeaux” propose dix concerts, organisés pour la plupart en plein air, Cour Mably. Ces belles affiches (Henri Demarquette, le Quatuor Prazak, ...) s’articulent évidemment avec le Concours international de quatuor à cordes qui se déroule au même moment, et ce autour de plusieurs points de rencontre: certains des acteurs de la compétition, à commencer par son directeur, Alain Meunier, prennent part aux manifestations du festival et le concert d’ouverture du concours ainsi que le concert des membres du jury et celui des nouveaux lauréats s’intègrent dans la programmation de ces “Musiques d’été à Bordeaux”.


Comme de coutume, ce sont les vainqueurs de la précédente édition, en l’espèce les musiciens du Quatuor Parker, premier grand prix en 2005, qui assurent la soirée inaugurale du concours. Deux ans exactement après leur succès, ils retrouvent ainsi le (nombreux) public bordelais et le Grand Théâtre avec son rideau de scène en trompe-l’œil, nantis d’une maturité indéniablement plus affirmée et jouant dans des conditions plus favorables à l’expression d’une personnalité que celles prévalant lors d’une compétition.


Cependant, dans le Quatorzième quatuor (1782) de Mozart, une technique assurée, une homogénéité remarquable et une parfaite cohésion, notamment dans le Molto allegro conclusif, pris dans un tempo particulièrement vif, ne parviennent pas toujours à dissiper une impression de neutralité et de prudence, que les Parker ne quittent que pour de fugaces excès d’affectation ou de robustesse, une sonorité lisse et confortable, mais peu caractérisée, venant corroborer l’absence de véritables choix interprétatifs.


Il y a deux ans, outre son premier grand prix (voir ici), le Quatuor Parker avait reçu le prix accordé par la Société Générale pour l’enregistrement d’un disque chez Zig-Zag Territoires, qui, consacré à deux quatuors de Bartok, vient de paraître. Interprètes de Kurtag, auteur de l’œuvre contemporaine “imposée” en 2005 (voir ici), ils poursuivaient cette fois-ci leur programme avec un troisième Hongrois, Ligeti, et son Second quatuor (1968). Remarquablement attentifs, les spectateurs, dans leur grande majorité, découvrent ici une partition portant la marque des années 1960 – “musique de dessin animé” commente une dame dans la salle – même si l’on y reconnaît bon nombre de procédés d’écriture chers au compositeur: décalages de rythmes (Come un meccanismo di precisione central), babil fantomatique (Allegro con delicatezza final)... Avec enthousiasme – le premier violon casse d’ailleurs une corde au beau milieu du deuxième mouvement – les jeunes Américains accentuent de façon spectaculaire les contrastes entre éclats furieux et plages statiques, sans nécessairement parvenir à en faire ressortir les aspects expressifs ou ironiques.


En seconde partie, les Parker donnent du Quatuor (1903) de Ravel une vision impeccablement maîtrisée, délicate et suave, subtile et langoureuse, toujours sur le fil du rasoir, tant par leur souci de précision que par leur tendance à étirer le temps dans les pages d’allure lente (partie centrale du Scherzo, troisième mouvement) ou modérée (premier mouvement). Deux extraits du Soixante-quatorzième quatuor “Le Cavalier” (1793) de Haydn sont successivement offerts en bis: le fameux Allegro con brio final, dans un compromis convaincant entre finesse et rugosité, puis le Largo assai, très retenu et d’une grande qualité d’inspiration.


Le site du Quatuor Parker



Simon Corley

 

 

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