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Une autre facette de Bernard Foccroulle

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
06/27/2007 -  28 juin 2007
Bernard Foccroulle : Am Rande der Nacht
Gustav Mahler : Symphonie n°3

Nancy Gustafson (soprano), Lioba Braun (mezzo)
Chœurs d’enfants de la Monnaie, Denis Menier (chef des chœurs), Chœurs de la Monnaie, Piers Maxim (chef des chœurs), Orchestre Symphonique de la Monnaie, Kazushi Ono (direction)



Ses activités de directeur de la Monnaie et d’organiste réputé ne doivent pas faire oublier que Bernard Foccroulle compose également, même si son catalogue est modeste : principalement des œuvres pour orgue, instruments anciens (viole de gambe !), mais également pour percussion et électronique. Sa première composition pour voix et grand orchestre, Am Rande der Nachte (2007), fut créée à l’occasion de ce concert aux accents nets d’adieu et d’hommage, mais sans strass ni paillettes.


D’une durée d’approximativement une demi-heure, cette œuvre en sept parties met en musique des poèmes de Rainer Maria Rilke. Si elle fait intervenir le chœur, celui-ci ne se mêle jamais aux parties exclusivement dévolues à la soprano. Ni totalement une cantate, ni véritablement un cycle de lieder, Am Rande der Nacht est ambitieuse par ses proportions et son effectif. Aucunement tape-à-l’œil, cette composition séduit par sa sensibilité, sa finesse mais aussi par sa force expressive. D’une indéniable souplesse rythmique, basculant de l’atonalité à la tonalité, la musique rend parfaitement justice à la délicatesse du texte de Rilke et s’avère très accessible. Compte tenu de l’équilibre parfait obtenu entre l’orchestre et sa partie, la soprano Nancy Gustafson n’a aucune peine à s’imposer et elle peut compter sur la baguette rompue à la musique contemporaine de Kazushi Ono, un des dédicataires. A l’écoute de cette réussite, qui ne se révèle toutefois pas d’une profonde originalité, il est clair que Bernard Foccroulle, chaleureusement applaudi, nous doit un opéra !


En seconde partie, le chef japonais livre une appréciable Troisième Symphonie (1893-1896, révisée en 1906) de Mahler, bien que vers la fin, la fatigue des musiciens, qui donnèrent globalement une bonne prestation, était relativement palpable. Kazushi Ono parvient à donner une cohérence et une logique dans la profusion d’idées de la vaste première partie, véritable symphonie dans la symphonie. Bien qu’elle séduise, en particulier dans la seconde partie, par sa juste caractérisation, et par le soin apporté à valoriser la richesse de l’orchestration, son interprétation déçoit en revanche quelque peu par son manque de tension dramatique sous-jacente. La poésie d’orchestre, ainsi que la finesse, la nostalgie et la mélancolie auraient pu, de même, être davantage travaillées. Les musiciens font toutefois preuve d’une fervente communion dans le final. La mezzo Lioba Braun, diseuse subtile et pleine de savoir-faire, et les chœurs, d’une grande fraîcheur – préparés par Piers Maxim et par Denier Menier, pour celui des enfants –, apportent une plus-value à cette prestation fort applaudie.


La Monnaie nous donne d’ores et déjà rendez-vous pour son premier concert de la saison 2007/2008 avec, au programme, les Gurre-Lieder de Schoenberg, autre vaste chef-d’œuvre. Un évènement à ne pas manquer !





Sébastien Foucart

 

 

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