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Une Cendrillon féerique Bruxelles
Ateliers de la Monnaie, Salle Malibran
06/23/2007 - 26 juin 2007
Jules Massenet : Cendrillon
Talar Dekrmanjian (Cendrillon), Annelies Dille (Madame de la Haltière), Tatiana Trenogina (Le Prince charmant), Gabrielle Philiponet (La Fée), Liesbeth Devos (Noémie), Soumaya Hallak (Dorothée), Bertrand Lhote (Pandolfe), Zeno Popescu (Le Roi / Le Héraut), Madeleine Colaux (Le Page)
Ensemble de musique de chambre, David Miller (piano & direction)
Stephan Grögler (mise en scène, décors), Véronique Seymat (décors, costumes), Willem Laarman (éclairages)
Développé sous l’impulsion de Bernard Foccroulle, en partance pour la direction du Festival d’Aix-en-Provence, l’Opéra Studio, véritable partenariat entre la Monnaie et la Chapelle Musicale Reine Elisabeth, est une excellente école. Cette louable entreprise pédagogique offre la possibilité à de jeunes artistes lyriques, sélectionnés sur base d’auditions, de parfaire leur formation musicale et de se préparer, notamment avec le Maître de Musique José van Dam, aux exigences tant vocales que scéniques qu’exige une carrière de chanteur d’opéra.
Cette production pleine de féerie de Cendrillon de Massenet présente le fruit du travail de neuf chanteurs et le résultat est tout à fait convaincant. Leur présence physique témoigne d’un certain métier et leur prestation vocale, si elle ne peut évidemment être comparée aux plus grands noms de l’art lyrique, est tout à fait digne d’éloges, tandis que leur jeu est plein de fraîcheur et d’enthousiasme. Dans une mise en scène convenue mais efficace, et non dépourvue d’humour, Talar Dekrmanjian – finaliste et lauréate du dernier Concours Reine Elisabeth Section Chant –, incarne avec finesse une Cendrillon sensible et vocalement épatante. Elle donne la réplique à Tatiana Trenogina, Prince charmant très justement esquissé, et à Bertrand Lhote, Pandolfe noble et rempli d’humanité. Ce dernier est quelque peu irrité par sa nouvelle et insupportable épouse, Madame de la Haltière, interprétée par Annelies Dille, et ses deux irritantes et déplorables filles, savoureusement jouées par Liesbeth Devos et Soumaya Hallak. Citons également Gabrielle Philiponet, Fée vocalement sans doute trop puissante, mais pleine de qualités, ainsi que Zeno Popescu, dans le rôle du Roi et du Héraut.
Afin de faire l’économie d’un chœur, la plupart des grandes scènes chorales ont été coupées ou remplacées par des ensembles de solistes, tandis que pour permettre à cette sympathique production de prendre place dans l’accueillante Salle Malibran, d’une taille relativement modeste, la partie d’orchestre a été réduite : un piano, joué par David Miller, accompagné de trois flûtes, une harpe et des percussions. Si l’absence d’un orchestre peut frustrer au début, l’option retenue s’avère in fine tout à fait payante, tant les sonorités délicieuses, voire, par moments, féeriques, de cet ensemble de chambre appuient avec à propos l’action, et renforce l’aspect intimiste de cette Cendrillon. Un spectacle familial de qualité qui fait autant plaisir à voir qu’à entendre.
Le site de la Chapelle Musicale Reine Elisabeth
Sébastien Foucart
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