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L’ONB fête la musique Bruxelles Bozar, Salle Henry Le Bœuf 06/21/2007 - Richard Wagner : Tannhaüser, ouverture
Jean Sibelius : Concerto pour violon, opus 47
Béla Bartók : Concerto pour orchestre
Lena Neudauer (violon)
Orchestre National de Belgique, Pietari Inkinen (direction)
A l’occasion de la Fête de la Musique, l’Orchestre National de Belgique s’est produit gratuitement au Bozar. A l’heure où l’argent gouverne plus que jamais le monde, une telle entreprise culturelle est exceptionnelle et mérite d’être applaudie. Si cette soirée bénéficia d’un grand succès public, il serait toutefois intéressant de connaître la proportion des spectateurs qui n’avaient jamais, auparavant, assisté à un concert de musique classique (le public a néanmoins applaudi après chaque mouvement…).
Le mélomane éclairé n’aura sans doute pas fait de découvertes marquantes, tant les œuvres qui furent interprétées sont bien connues, mais ce concert fut surtout l’occasion de faire la connaissance de deux jeunes musiciens, à commencer par Lena Neudauer, violoniste née en 1984 à Munich. Elle livre un beau Concerto pour violon de Sibelius dans lequel elle ne cherche pas à tout prix à démontrer ses potentialités, indéniables toutefois, tant sa lecture est d’une grande justesse stylistique et expressive, à défaut de se montrer chaleureuse. L’expérience lui permettra, sans nul doute, d’épurer davantage encore les lignes mélodiques et de transformer en or tout ce qu’elle touchera. Ce Concerto aura constitué une des rares occasions d’entendre à Bruxelles la musique de Jean Sibelius l’année des 50 ans de sa disparition, ce qui est proprement scandaleux autant qu’inexplicable (rappelons à ceux qui l’ignoreraient que le compositeur finlandais est l’auteur d’extraordinaires symphonies, parmi les plus belles qui soient, et de non moins splendides poèmes symphoniques).
Bien que le mandat de Mikko Franck ait pris fin récemment, au profit de l’expérimenté Walter Weller, l’Orchestre National de Belgique ne boude pas pour autant les jeunes finlandais car il a confié la tâche de diriger ce concert à Pietari Inkinen, vingt-sept ans, nommé en mai dernier à la tête de l’Orchestre Symphonique de Nouvelle-Zélande. Avant d’accompagner efficacement Lena Neudauer, il livra une Ouverture de Tannhaüser ample, puissante et majestueuse mais sans grande différence d’approche par rapport à celle de Mikko Franck la semaine dernière, à l’occasion du Choix du public. En seconde partie, son interprétation du Concerto pour orchestre de Bartók se définit par une grande vitalité et une appréciable richesse d’expression, tant chaque mouvement est judicieusement caractérisé. Dans cette œuvre tardive du compositeur hongrois, la précision des interventions et de la mise en place se doit d’être irréprochable afin, non seulement, de souligner au mieux son rapprochement avec le concerto grosso, dans lequel s’opposent traditionnellement des groupes d’instruments, mais également de faire de cette partition une véritable fête. A ce titre, la prestation de l’Orchestre National est perfectible mais ce bémol n’entache aucunement la réussite de cette soirée.
Le site de Pietari Inkinen
Sébastien Foucart
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