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Affiche hybride

Paris
Salle Pleyel
06/13/2007 -  et 14 juin 2007
Jean-Philippe Rameau : Allemande extraite des Nouvelles suites de pièces de clavecin
Marc-André Dalbavie : Concertino pour piano (création)
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Symphonie n° 5, opus 64

Tzimon Barto (piano)
Orchestre de Paris, Christoph Eschenbach (direction)


Tzimon Barto en soliste et une création de Marc-André Dalbavie: typique des années Eschenbach à l’Orchestre de Paris, cette affiche hybride, qui n’a suscité qu’une médiocre affluence Salle Pleyel, présentait pourtant un certain parfum d’originalité, puisque le pianiste, le chef et le compositeur étaient cette fois-ci associés autour d’une même œuvre. Au cours de sa résidence auprès de l’orchestre entre 2000 et 2003, Dalbavie avait déjà livré trois partitions nouvelles – Color (voir ici), Double jeu (voir ici) et un Trio pour violon, cor et piano (voir ici) – tandis que son Concertate il suono y avait connu sa première française ainsi qu’ensuite sa Ciaconna (voir ici).


Donné ici en création, son Concertino pour piano et orchestre à cordes (et deux percussionnistes) s’inscrit donc dans le prolongement de cette collaboration, de même que son Concerto pour piano, créé aux «Proms» 2005 par Leif Ove Andsnes et l’Orchestre de Cleveland, avait fait suite à une résidence auprès de cette formation. Ces deux pièces sont d’ailleurs étroitement liées, car fondées sur un même morceau pour piano seul, d’une durée de près d’un quart d’heure, qui sert de trame aux différents éléments d’un cycle en cours d’élaboration. Ce cycle comprenant déjà, pour l’heure, le Trio pour violon, cor et piano ainsi qu’Axiom (quatuor pour piano et instruments à vent) et devrait être complété par deux volets, l’un pour piano et électronique, l’autre pour piano et percussion: à terme, le morceau d’origine aura ainsi engendré six pièces associant à des formations de taille diverse un piano dont la partie est «identique d’une pièce à l’autre», encore que, toujours selon le compositeur, «la répétition du morceau de piano [ne soit] pas rigoureusement exacte».


En trois sections qui se succèdent sans interruption, le Concertino, habile et séduisant, confirme l’évolution de Dalbavie vers des références consonantes, voire tonales: certains traits de l’écriture, notamment une tendance à la répétition, évoquent d’ailleurs les minimalistes américains, et l’on entend même, ici ou là, des réminiscences de Bartok ou de Prokofiev. En lever de rideau, pour introduire cette première partie exceptionnellement brève, Tzimon Barto avait interprété l’Allemande qui ouvre les Nouvelles suites de pièces de clavecin (1728) de Rameau, avec force pédale et rubato, mais surtout une subjectivité totale qui aura probablement suscité des avis très partagés.


S’il a peu abordé Tchaïkovski (ainsi d’ailleurs que Dvorak) depuis qu’il est en poste à Paris – il faut en effet remonter à juin 2002 pour retrouver l’incontournable Pathétique (voir ici) et à juin 2003 pour le plus rare Francesca da Rimini (voir ici) – Eschenbach a cependant d’ores et déjà dirigé la Cinquième symphonie (1888) à la tête de l’Orchestre du Conservatoire en 2005 (voir ici).


Extrêmement lente, l’introduction fait craindre une approche riche en sirupeux et opulents dérapages, d’autant que les effectifs des bois sont renforcés (quatrième flûte, troisième clarinette), voire doublés (hautbois, bassons). A peine ternie par quelques ralentis appuyés, la suite se révèle toutefois pleinement rassurante: enchaînant attacca les quatre mouvements, Eschenbach en donne une vision certes plus efficace que subtile, mais sans le moindre temps mort, culminant dans un final impétueux, voire sauvage, et démontrant la bonne santé de l’Orchestre de Paris, à commencer bien sûr par les belles couleurs du solo de cor de Benoît de Barsony.


C’est ainsi que prend fin la saison d’abonnement 2006-2007, mais vient désormais l’heure de la Fête de la musique – la Cinquième symphonie sera d’ailleurs reprise à cette occasion sous la pyramide du Louvre (entrée libre), le jeudi 21 juin à 22 heures 30 –, d’une tournée en Espagne, d’un concert (gratuit) de musiques de film au Châtelet puis d’une participation au Festival de Colmar, sans oublier, dès le 19 juin, le concert marquant le trentième anniversaire du Chœur de l’Orchestre de Paris.



Simon Corley

 

 

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