About us / Contact

The Classical Music Network

Paris

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

A la rencontre de Satie

Paris
L’Archipel
04/23/2007 -  et 24 avril, 14 mai* 2007
Erik Satie : Gnossiennes n° 1, n ° 2 et n° 3 – Gymnopédies n° 1 et n° 3 – Ogive n° 1 – Messe des pauvres (Prélude) – Je te veux
Serge Prokofiev : Vision fugitive, opus 22 n° 18 – Paysage, opus 59 n° 2
Claude Debussy : General Lavine-eccentric (extrait du Second livre des Préludes) – Jardins sous la pluie (extrait des Estampes)
Igor Stravinski : Etude, opus 7 n° 1
Dimitri Chostakovitch : Prélude, opus 87 n° 1
Francis Poulenc : Toccata (extraite des Trois pièces)

Madeleine Malraux (piano), François Marthouret (récitant)


Chaises supplémentaires, tabourets, spectateurs debout ou même assis par terre, la troisième (et dernière) représentation à Paris du spectacle «EsotErik Satie», créé à Senlis en octobre dernier, a rencontré un succès tel que L’Archipel, peu habitué à gérer cette affluence malgré la programmation souvent remarquable qu’y propose Pierre Dyens, a eu quelque mal à faire face, la soirée débutant ainsi avec près d’une demi-heure de retard.


Est-ce Satie qui fascine autant? Sans doute, puisque sa seule correspondance avait déjà alimenté, voici deux ans, une production similaire où la musique était toutefois reléguée au second plan (voir ici). Mais si François Marthouret, pince-sans-rire et gourmand à la fois, ne le cède en rien à Jean-Paul Farré, la participation de Madeleine Malraux, épouse de l’écrivain gaulliste de 1948 à 1966 et, surtout, interprète de Satie «depuis 1946», constitue ici un atout de choix. Inutile d’épiloguer sur l’oubli d’un couplet dans Je te veux ou sur quelques accrocs dans les pièces plus virtuoses: ce qui importe, c’est qu’à quatre-vingt-treize ans, la pianiste parvient toujours à imposer une voix originale, celle d’un Satie doux et expressif, au rubato étonnant, loin des approches froides ou mystiques auquel il est souvent réduit.


Conçu, produit et réalisé par Karin Müller, le dispositif de ces quatre-vingts minutes se montre aussi simple qu’efficace: un récitant juché sur un haut tabouret livre quinze textes illustrant différents aspects du personnage, entre humour absurde à la manière d’Allais – dont un jeu de mots donne son titre au spectacle –, vacheries mais aussi admiration (Stravinski et Debussy… mais pas les «debussystes»). La sélection des musiques, qui suivent comme un commentaire de chacun de ces textes, a été tout particulièrement soignée, car elle ne se contente pas des pièces les plus célèbres (trois Gnossiennes, deux Gymnopédies, Je te veux) mais propose par ailleurs l’une des Ogives et un extrait de la Messe des pauvres.


Surtout, elle laisse une large place à d’autres que Satie – contemporains, à l’exception de Chostakovitch, dont Madeleine Malraux dédie le Premier des Préludes de l’opus 87 à la mémoire de Rostropovitch – aussi bien à ceux qu’il évoque dans ses écrits (Debussy, Stravinski) qu’à Poulenc ou Prokofiev: rapprochements stimulants, car si le premier, comme ses camarades du Groupe des Six, peut aisément être rattaché à une hypothétique école «satiste», le second, dans la Dix-huitième (Con una dolce lentezza) de ses Visions fugitives, affiche également une étonnante proximité avec le maître d’Arcueil.


Ceux qui ont raté ces trois représentations parisiennes pourront toutefois se consoler avec la parution prochaine de ce spectacle en DVD.


Le site du spectacle



Simon Corley

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com