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Salami lyonnais

Paris
Salle Pleyel
05/13/2007 -  et 10, 12 mai 2007 (Lyon)
Richard Wagner : Tristan und Isolde (Prélude et Mort d’Isolde) – Wesendonck-Lieder (orchestration Felix Mottl et Richard Wagner) – Der Ring des Nibelungen (extraits symphoniques)

Deborah Polaski (soprano)
Orchestre national de Lyon, Jun Märkl (direction)


Matinée exclusivement wagnérienne en ce dimanche à Pleyel: ce n’est pas à l’une des associations symphoniques parisiennes que l’on doit ce programme consensuel, mais à l’Orchestre national de Lyon et à son directeur musical, Jun Märkl, adoptant toutefois, afin de renouveler un exercice qui risquait de se révéler routinier, une démarche à la fois originale et cohérente, du moins sur le papier.


La première partie était ainsi dévolue à l’univers de Tristan et Isolde, que Wagner écrivit sous l’emprise de sa passion pour Mathilde Wesendonck: les cinq Wesendonck-Lieder – dont le troisième et le dernier constituent, de l’aveu même du compositeur, des «études» pour Tristan – sont donc insérés sans interruption au milieu du traditionnel diptyque Prélude et Mort d’Isolde, de telle sorte que la Mort d’Isolde tient lieu de sixième lied, comme un aboutissement musical et expressif du cycle.


Pourquoi pas, mais après un Prélude où la direction appliquée et la gestuelle soignée du chef contrastent avec les approximations de l’orchestre (départs incertains, cors en décalage), la prestation de Deborah Polaski suscite une profonde déception. La soprano américaine n’est hélas plus que l’ombre d’elle-même, l’usure vocale, qui la contraint à une prudente réserve interprétative, se traduisant notamment par une justesse plus qu’aléatoire.


Dans un esprit voisin, la seconde partie proposait une sorte de «résumé symphonique» de la Tétralogie, depuis les premières mesures de L’Or du Rhin jusqu’aux dernières du Crépuscule des dieux. Pour les trois premiers opéras, les épisodes se succèdent à une vitesse accélérée, mêlant extraits traditionnels (Chevauchée des Walkyries, Adieux de Wotan) et choix moins habituels (Prélude de L’Or du Rhin, Descente à Nibelheim, Combat avec le dragon), mais écartant des classiques pourtant bien éprouvés (Montée des dieux au Walhalla, Murmures de la forêt). Plus conforme aux habitudes, la sélection tirée du Crépuscule des dieux est également la plus développée: Voyage de Siegfried sur le Rhin (précédé de L’Aube et le lever du jour), Marche funèbre de Siegfried et, bien sûr, Immolation de Brünnhilde.


Pourquoi pas, ici aussi, mais le fait que certaines pages soient tronquées – Adieux privés de l’embrasement du rocher, Combat restreint à sa phase finale, Immolation réduite à ses ultimes couplets – provoque un sentiment de frustration. Surtout, elles se suivent de manière particulièrement abrupte, alors même que Wagner était un maître des enchaînements. L’expérience tourne donc au patchwork, même si l’approche de Jun Märkl réserve quelques beaux moments de musique: manquant de graves et de profondeur, l’Orchestre national de Lyon n’est certes pas une formation typiquement de nature à rendre justice à ce répertoire – même les enclumes de L’Or du Rhin sonnent de façon un peu maigre – mais le chef allemand, auquel on pourra reprocher une légère tendance à ralentir et à souligner certains effets, tire précisément parti de ce que les musiciens peuvent apporter en finesse et en transparence, sans négliger pour autant la puissance et les effets de masse.


Le site de l’Orchestre national de Lyon



Simon Corley

 

 

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