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Les adieux des baroqueux

Normandie
Deauville (Salle Elie de Brignac)
04/21/2007 -  
Joseph Haydn : Symphonie n° 8 «Le Soir» – Concerto pour violon et orchestre en sol, Hob. VIIa:4 – Symphonie n° 45 «Les Adieux»
Christoph Willibald Gluck : Paride ed Elena : air de Paride « Le belle immagini » – Orphée et Euridice : airs d’Orphée « Amour, viens rendre mon âme ; « J’ai perdu mon Euridice »
Wolfgang Amadeus Mozart : Lucio Silla, K 135 : air de Cecilio « Il tenero momento »

Renata Pokupic (mezzo-soprano), Julien Chauvin (violon)
Le Cercle de l’Harmonie, Jérémie Rhorer (direction)


L’avant-dernier concert de la série des huit soirées du onzième festival de Deauville était l’occasion de retrouver les fidèles du Cercle de l’Harmonie dans la petite salle de bois Elie de Brignac, originellement consacrée aux ventes de chevaux et notamment de yearlings mais parfaitement adaptée aux concerts grâce à son excellente acoustique, au milieu d’une vaste cour entourée de box, pour l’instant inoccupés.


Après une programmation intelligente, très équilibrée et faisant la part belle aux «contemporains» (Webern, Zimmermann, Schnittke, Messiaen, Eisler, Martinu), le programme était dédié aux compositeurs charnières de la fin du XVIIIe siècle: Haydn, Gluck et Mozart.


Le Cercle de l’Harmonie déjà intervenu le 7 avril, jouant sur instruments anciens, montra un bel enthousiasme juvénile pour sa dernière prestation mais tira clairement Haydn vers le baroque – ce qui est parfaitement légitime – au point d’appliquer la légèreté un peu creuse de Vivaldi à Haydn qui requiert pourtant précision, grâce, subtilité et humour. Ce fut patent lors du Concerto pour violon (et cordes seules), vidé de toute substance. De surcroît, l’homogénéité de l’ensemble, un peu vert, laissa souvent à désirer, malgré la prudence de la direction, notamment dans les mouvements «lents» des œuvres interprétées (Andante de la symphonie Le Soir, Adagios du Concerto pour violon et de la symphonie Les Adieux), pièces pourtant les plus réussies du maître d’Esterhaza. Si l’on put admirer une excellente flûte dans le quatrième mouvement de la symphonie Le Soir, il n’en fut malheureusement pas de même des deux violoncelles à la justesse très approximative et, dans la même symphonie ou la symphonie Les Adieux, des deux cors mal coordonnés et qui avaient déjà laissé une pénible impression l’an dernier.


Les parties chantées entrecoupées par la pause, l’air d’Idamante d’Idoménée de Mozart annoncé dans le programme n’ayant finalement pas été donné, furent en revanche une agréable surprise. Renata Pokupic, mezzo-soprano croate, malgré une articulation curieusement meilleure dans les airs en français qu’en italien, montra une réelle virtuosité belcantiste et une puissance impressionnante dans les graves.


Mais ce sont les dernières mesures facétieuses de la célèbre symphonie Les Adieux qui emportèrent l’adhésion la plus forte du public, évidemment amusé par le départ progressif des artistes, à l’exception de deux violons solistes – prévu par un compositeur se voulant l’interprète de ses musiciens qui n’en pouvaient plus d’une saison interminable –, de part et d’autre de la scène, essayant de faire le moins de bruit possible sur les rampes d’accès des chevaux.


On ne pouvait que regretter le nombre de fauteuils vides et le contraste entre la jeunesse des interprètes et l’âge moyen du public. Mais les tarifs pratiqués (30 euros), relativement élevés, sont sans doute moins en cause que le temps exceptionnellement doux de cette soirée de printemps sur la Côte fleurie et peut-être l’absence de concordance des périodes des vacances scolaires parisiennes et normandes.



Stéphane Guy

 

 

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