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Mitigé

Paris
Salle Pleyel
03/21/2007 -  et 22* mars 2007
Camille Saint-Saëns : Symphonie n° 3, opus 78
Henri Dutilleux : The Shadows of time
Maurice Ravel : La Valse

Thierry Escaich (orgue), Solistes de la Maîtrise de Paris
Orchestre de Paris, Michel Plasson (direction)


Sans doute un peu à son corps défendant, Michel Plasson demeure intimement lié à cette musique française chère à son cœur et qu’il n’a, il est vrai, cessé de défendre: lors de sa précédente apparition avec l’Orchestre de Paris, ce furent déjà Chausson, Ravel et Debussy, à la veille d’une tournée au Japon (voir ici). Un concert qui avait laissé un sentiment mitigé, de même que ce programme associant Saint-Saëns, Dutilleux et Ravel, pourtant emblématique de la formation fondée par Charles Münch et qui aurait été également tout indiqué pour «l’exportation» si celle-ci ne revenait précisément d’un déplacement en Europe.


Dans la Troisième symphonie (1886) de Saint-Saëns, à la différence par exemple de Ion Marin à la tête de l’Orchestre national de France à l’automne dernier (voir ici), l’ancien patron du Capitole a le mérite de contourner la plupart des écueils que bon nombre d’interprétations ne parviennent pas à éviter: pas d’excès d’alanguissements langoureux dans le Poco adagio, pas d’excès de monumentalisme pesant dans le Final. Pas d’excès du tout, ni même d’ampleur ou simplement de grandeur, mais un parti pris de finesse qui prend le risque de la tiédeur, alors même que l’œuvre, puissamment construite, dédiée à la mémoire de Liszt et traversée, dans la descendance de Berlioz, par des citations du Dies iræ, possède un caractère éminemment romantique.


La seule incartade que s’autorise Plasson, ce sont des tempi rapides, hormis dans l’Allegro moderato initial, et sans conjurer pour autant quelques flottements dans la mise en place. Mais le mystère est que cette allure vive, parfois même précipitée – alors que le Scherzo, avant sa section Presto, n’est qu’un Allegro moderato – semble ne jamais parvenir à créer une tension dramatique, à faire avancer le discours, à donner du caractère à un ensemble prosaïque et dépourvu d’énergie. Une impression que ne vient pas démentir une acoustique assez peu favorable à l’orgue, luxueusement confié à Thierry Escaich mais ne parvenant pas à s’épanouir de façon idéale lorsque l’on quitte les dynamiques les plus fortes.


L’hommage quasi exhaustif que l’Orchestre de Paris a offert à la production symphonique de Dutilleux depuis la saison dernière a pris fin avec The Shadows of time (1997): une partition que les musiciens ont déjà donnée sous la direction de Sakari Oramo voici quatre ans à Mogador (voir ici) et qui trouve un défenseur visiblement habité par le message inhabituellement engagé que délivre ici le compositeur, même si Plasson se montre plus proche de l’esprit que de la lettre, tant l’écriture si minutieuse de Dutilleux, une fois de plus présent pour l’occasion, aura rarement paru si confuse.


Difficile de conclure par La Valse (1920) de Ravel, après le souvenir que Chung et le Philhar’, alors sur le départ pour les Etats-Unis, en avaient laissé dans cette même salle voici moins de deux semaines (voir ici): ce que l’on perd en clarté et en précision, au point que l’on a parfois l’impression que chacun fait ce qu’il veut, se trouve cependant partiellement compensé, et ce à nouveau dans un rythme plutôt soutenu, par une progression plus expressive et dramatique.



Simon Corley

 

 

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