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Une célébration sans affectation

Paris
Salle Cortot
03/19/2007 -  
Johann Sebastian Bach : Jésus que ma joie demeure, BWV 147 n° 10 (arrangement Myra Hess)
Domenico Scarlatti : Sonates K. 9 et K. 141
Joseph Haydn : Variations en fa mineur, Hob. XVII.6
Frédéric Chopin : Polonaise-Fantaisie, opus 61
Robert Schumann : Trois Romances, opus 28
Georges Enesco : Prélude et Bourrée extraits de la Suite n° 2, opus 10

Mara Dobresco (piano)


Dinu Lipatti aurait eu quatre-vingt-dix ans le 19 mars 2007, et c’est précisément ce jour que Mara Dobresco a choisi pour lui rendre hommage, Salle Cortot, pour un moment empreint d’une émotion pudique, dont elle a elle-même assuré l’ordonnancement, débutant depuis les coulisses, dont la porte laisse passer une frêle lumière et, surtout, l’arrangement par Myra Hess de Jésus que ma joie demeure (1723) de Bach: allusion à la foi profonde de Lipatti et, bien sûr, au bis qui mit fin à son ultime récital à Besançon le 16 septembre 1950, mais également référence encore plus bienvenue en la circonstance, puisqu’il l’aurait donné au cours de sa première prestation Salle Cortot, un lieu dont – on le comprend sans peine – il tenait l’acoustique pour la meilleure de la capitale.


La pianiste roumaine introduit chacune des deux parties de son récital par des témoignages et souvenirs (Cortot, N. Boulanger, Menuhin, Poulenc, Haskil, …), mais aussi par des propos plus personnels, simples, sans affectation, à l’image de son jeu, droit mais sans raideur. On pourra regretter que le programme qu’elle ait choisi demeure assez proche de ceux de ses précédentes apparitions à Paris, que ce soit en juillet 2004 (voir ) ou en novembre 2005 (voir ici), mais on n’en retrouve avec pas moins de plaisir deux Sonates – K. 9 (1738) et K. 141 (1750) – de Scarlatti puis les Variations en fa mineur (1793) de Haydn, équilibrées, subtilement colorées, que quelques petits accrocs ne viennent pas réellement ternir, et ce d’autant qu’elle reprend davantage d’assurance dans une Polonaise Fantaisie (1846) de Chopin patiemment construite.


Le toucher se fait parfois un peu dur dans les trois Romances (1839) de l’opus 28 de Schumann, mais la première se déroule d’un seul élan, la deuxième sans complaisance et la troisième avec les épisodes bien caractérisés d’un rondo. Ce n’est pas le temps qui manquait pour interpréter l’intégrale de la Deuxième (1903) des trois Suites d’Enesco: dommage de laisser passer une telle occasion et de devoir se contenter des deux derniers de ses quatre mouvements, Pavane et Bourrée.


Mais comment quitter Lipatti sans une Valse de Chopin? Ce sera donc la mi mineur (opus posthume, 1829), hélas trop raide et extérieure. A bientôt trente et un ans, Mara Dobresco n’en confirme pas moins un talent à suivre: dès lors, les intempéries (?) et les conditions de circulation dans Paris en ce lundi soir (??), motifs avancés par les organisateurs, ne justifient pas la démission d’un public par trop clairsemé.


Le site de Mara Dobresco



Simon Corley

 

 

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