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Des Lieder à deux voix

Paris
Salle Pleyel
03/16/2007 -  
Robert Schumann : Abends am Strand, opus 45 n°3 – Es leuchtet meine opus 127 n°3 – Mein Wagen rollet langsam opus 142 n°4 – Liederkreis opus 24
Johannes Brahms : Lieder und Gesänge, opus 32 – Quatre Chants sérieux, opus 121

Matthias Goerne (baryton), Christoph Eschenbach (piano)

Matthias Goerne a une première qualité : il n’imite pas son maître Fischer-Dieskau. Ce n’est pas le cas de tout le monde. Mais il a, avec lui, un point commun : l’intelligence du texte. Chaque mot est restitué dans toute sa force, la musique fait corps avec la phrase : on se demanderait volontiers si les poèmes ont été écrits avant et pourraient exister sans les notes. Le Lied est-il autre chose ? Cela dit, le chanteur est loin de la sophistication de son aîné. Côté Brahms, « Wie bist du, meine Königin », garde une simplicité, une fraîcheur toute naturelles ; les Quatre Chants sérieux n’ajoutent jamais la grandiloquence au pathétique. Côté Schumann opus 24, aucune mièvrerie dans « Ich wandelte unter den Bäumen », pas d’outrance dans la colère de « Warte, warte, wilder Schiffsmann ».
Il reste que cette plongée au plus intime du texte et de la musique a aussi ses lacunes. Est-ce le timbre ou l’émission ? La voix, plutôt courte, semble souvent rester en arrière, perdre ses couleurs dans les nuances, dont la subtilité, du coup, sombre dans la monochromie. Christoph Eschenbach, heureusement, est là pour compenser. Lui qui, la veille, s’était enferré comme chef dans le Requiem de Verdi (lire ici), trouve ici des couleurs, des phrasés superbes, n’accompagnant pas, faisant chanter son clavier à l’unisson du chanteur, donnant même l’impression d’être maître du jeu, bref inversant la hiérarchie habituelle : on a souvent l’impression que la voix n’est que le prolongement du piano. Les Lieder où ce dernier conclut nous laissent, quelques instants encore, dans cet ailleurs qu’on voudrait ne pas quitter.



Didier van Moere

 

 

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