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Mascarade

Strasbourg
Théâtre de la Sinne
10/02/1998 -  
Wolfgang Amadeus Mozart : Don Giovanni
Michael Volle (Don Giovanni), Renato Girolami (Leporello), Iulia Isaev (Donna Anna), Barbara Haveman (Donna Elvira), Kobie van Rensburg (Don Ottavio), Sophie Koch (Zerlina), Evert Sooster (Masetto), Daniel Borowski (Commendatore), Achim Freyer (Mise en scène et décors)
Choeur de l’Opéra national du Rhin, Orchestre philharmonique de Strasbourg, Thomas Hengelbrock (direction musicale)

D’ordinaire, Don Giovanni est perçu comme le drame des passions dévorantes exposées sans pudeur au regard de tous, données en pâture à un public se régalant d’excès et de foudre. Achim Freyer, nous propose une toute autre vision du chef d’oeuvre de Mozart. En masquant tous les personnages, il apporte une autre dimension à l’opéra. Celle du jeu, du mensonge, de la distance prise entre ce que chacun veut bien montrer et ce qu’il est réellement, entre le chanteur et son incarnation théâtrale. Ainsi, masques et gestuelle stylisée, fidèles à la tradition de la Commedia del Arte, nous rappellent non seulement la vanité des apparences mais aussi le sous titre de Don Giovanni, " drama giacoso ". La mise en scène navigue donc constamment entre illusion, réalité, illusion de la réalité, offrant de multiples niveaux de lecture, inépuisables et captivants. A cette richesse, nul besoin d’adjoindre les ors de décors somptueux. Un simple rideau et quelques rares accessoires suffisent à occuper un espace en constante métamorphose, transfiguré par des lumières crues, par les déplacements des chanteurs. Ceux-ci, parés de costumes très judicieusement confectionnés, se coulent avec souplesse dans le moule d’une conception exigeante. Sans qu’aucun d’entre eux n’éblouisse par des qualités vocales exceptionnelles, tous parviennent à s’imposer en tant qu’acteur/chanteur, soit par une aisance gouailleuse (Don Giovanni), par une raideur douloureuse (Donna Elvira) ou par une réjouissante bonhomie (Leporello).

Au coeur de ce spectacle, le public est pris à témoin. A plusieurs reprises, la salle s’allume, afin de pourfendre le confort du spectateur passif, pour rappeler sans cesse la réalité du théâtre, de la mascarade, de la fête qui se vit autant parmi les rangées de fauteuils flamboyants que sur la scène, ou dans la fosse transportée par un jeune chef fougueux, Thomas Hengelbrock.


Constance Muller

 

 

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