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Deux sur quatre, plus un chef prometteur

London
Covent Garden
01/30/2007 -  et les 2*, 5, 8, 12, 15, 18 et 23 février 2007

Giuseppe Verdi: Il Trovatore



Anthony Michaels-Moore (Conte di Luna), Catherine Naglestad (Leonora), Stephanie Blythe (Azucena), Marcelo Álvarez*/Zoran Todorovich (Manrico), Raymond Aceto (Ferrando), Kishani Jayasinghe (Ines), Haoyin Xue (Ruiz)

Orchestre et chœurs (préparation: Renato Balsadonna) du Royal Opera House, Nicola Luisotti (direction musicale)

Elijah Moshinsky (mise en scène), Dante Ferretti (décors), Anne Tilby (costumes), Mike Gunning (lumières), William Hobbs (réglage des combats)


Toscanini avait l’habitude de dire, paraît-il, que pour représenter Le Trouvère, il fallait disposer de quatre excellents chanteurs. Pour cette reprise d’une production datant de 2002, la première scène lyrique britannique en a présenté deux, auxquels est venu s’ajouter un chef prometteur.


Sur le papier, le spectacle vaut essentiellement pour le Manrico de Marcelo Alvarez, qui renouvelle la réussite de sa prise de rôle à Parme en mai 2006. Le chanteur argentin confirme qu’il possède, intrinsèquement, l’une des plus belles voix de ténor que l’on puisse trouver aujourd’hui sur le circuit international. Bâtissant sa carrière avec intelligence et, contrairement à certains de ses collègues, sans la puissante artillerie PR d'une maison de disques, il se dirige vers des rôles de plus en plus lourds, fort heureusement sans que sa voix en pâtisse. Dans le personnage du troubadour, il démontre des accents héroïques et belcantistes à la fois, avec notamment des aigus solaires et incandescents ainsi qu’une riche palette de couleurs. Son «All’armi» est très longuement tenu, faisant chavirer la vénérable salle. Les seuls reproches qu'on pourrait lui faire sont sa diction parfois approximative et son jeu scénique un brin caricatural. Quoi qu'il en soit, on attend avec impatience son premier Don José ce printemps à Toulouse.


La révélation de la soirée aura toutefois été l’Azucena de Stephanie Blythe. Dotée de moyens vocaux d’une puissance impressionnante, la mezzo américaine sait néanmoins utiliser un timbre extrêmement riche, tout en velours, avec un grave particulièrement sonore, pour nuancer son chant. Son engagement scénique, le feu qu'elle apporte à son rôle de mère outragée méritent eux aussi d’être signalés. Catherine Naglestad possède certes dans la voix toutes les notes de Leonora, mais son incarnation est bien terne, donnant l’impression d’une élève récitant ses gammes. Décevant aussi le Luna d’Anthony Michaels-Moore, qui hurle au lieu de chanter. Au pupitre, le jeune chef qui monte, Nicola Luisotti, fait preuve d’une belle énergie, sans toutefois jamais couvrir les chanteurs, et offre une lecture toute en précision et en clarté, laissant entendre des détails souvent négligés.




Claudio Poloni

 

 

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