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Belle association Paris Auditorium du Louvre 02/08/2007 - Wolfgang Amadeus Mozart : Sonate pour violon et piano n° 35, K. 373a [379]
Claude Debussy : Sonate n° 3 pour violon et piano
Leos Janacek : Sonate pour violon et piano
Alain Guélis : Pulsations (création)
Akiko Yamada (violon), Marc Laforêt (piano)
Née en 1986, vivant en France depuis l’âge de huit ans, Akiko Yamada fut, en 2002, la plus jeune musicienne à remporter le premier grand prix du concours Long-Thibaud (voir ici) et a obtenu en 2005 le deuxième prix du concours de l’ARD (Munich). Et c’est l’année précédant la naissance de la violoniste que Marc Laforêt s’est fait connaître du grand public grâce à son deuxième prix au onzième concours Chopin de Varsovie.
Une belle association, et ce dès la Trente-cinquième sonate (1781) de Mozart, partition parfaitement égalitaire qui permet de bénéficier aussi bien de l’extrême finesse et du son presque ténu d’Akiko Yamada que du jeu imaginatif et travaillé de Marc Laforêt.
Suivaient deux œuvres quasiment contemporaines, que l’on ne rapproche pas souvent, mais qui partagent pourtant une même originalité de ton. Elève de Gérard Poulet, le fils du créateur de la Sonate pour violon et piano (1917) de Debussy, Akiko Yamada se trouve en terrain de connaissance: la retenue mozartienne s’efface devant un style plus sensuel et coloré, où l’expression laisse aussi la place à un humour ravélien. Même si son engagement est indéniable, elle se révèle sans doute moins à l’aise dans l’univers de la Sonate pour violon et piano (1922) de Janacek, dont elle donne une lecture plus policée que corsée ou rugueuse, presque sentimentale dans la Ballada.
Idéale pour conclure un récital, Pulsations (2005) d’Alain Guélis (né en 1960), donnée ici en création en présence du compositeur, se présente en effet comme une pièce extérieurement très virtuose et spectaculaire. D’une durée d’un peu plus de cinq minutes et obéissant à une forme classique de type ABA, elle évoque Prokofiev à la fois par son langage, son motorisme, son mordant et son lyrisme.
Une corde du Stradivarius «Récamier» (1727), qui appartint en son temps à Mischa Elman, s’étant cassée, les musiciens comme le public, venu une fois de plus très nombreux à ce «concert du jeudi», doivent renoncer au bis.
Simon Corley
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