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Lamoureux à l’heure anglaise Paris Théâtre des Champs-Elysées 02/04/2007 - Edward Elgar : Concerto pour violoncelle, opus 85
Gustav Holst : Les Planètes, opus 32
Marc Coppey (violoncelle)
Chœur régional Vittoria d’Ile-de-France, Michel Piquemal (chef de chœur), Orchestre Lamoureux, Yutaka Sado (direction)
Si les Britanniques ont toujours été de fervents défenseurs de la musique française, on ne peut hélas pas dire que la réciproque soit vraie. Dès lors, le fait que l’Orchestre Lamoureux consacre deux des sept concerts de sa saison à la musique anglaise ne peut que réjouir: avant un «tea time» qui, le 25 mars prochain sous la direction de David Wroe, aura un avant-goût de dernière nuit des Proms, Yutaka Sado avait choisi d’associer deux partitions créées au même moment à Londres, mais appartenant à des esthétiques fort éloignées.
Paris n’aura guère l’occasion de se rendre compte que l’on célèbre en 2007 une «année Elgar», né voici cent cinquante ans, de telle sorte que la programmation de son Concerto pour violoncelle (1919) constituait une louable initiative. Marc Coppey, avec sa finesse coutumière quoique parfois malheureux dans son intonation, tient fermement le discours et sait mettre en valeur la mélancolie profonde de l’œuvre sans forcer outre mesure sur la corde sensible. Et c’est l’habitué du Festival de Prades qui donne en bis un miraculeux Chant des oiseaux (1941) de Pablo Casals.
Sado a déjà dirigé Les Planètes (1917) de Holst à la tête le Philharmonique de Radio France en juin 2002 (voir ici), mais, hormis un Mars pesant et manquant quelque peu d’élan, il en donne cette fois-ci une version sensiblement plus rapide (Vénus, Saturne), qui exclut le Pluton que Colin Matthews avait écrit pour compléter la série (ce corps céleste ayant au demeurant perdu entre-temps son statut de planète…). Ressortent tout particulièrement un Mercure d’une belle agilité, un Jupiter pêchu et tranchant, avec un hymne central assez lent, un Saturne éloquent malgré l’instabilité du tempo ainsi qu’un Uranus étonnamment vif et mordant. Pris dans une allure très voisine, l’Andante et l’Allegretto de Neptune contrastent assez peu et l’intervention du Chœur régional Vittoria d’Ile-de-France se révèle d’une justesse problématique. Du côté de l’orchestre, quelques soucis de mise en place et un orgue inaudible ne suffisent pas à remettre en cause le caractère globalement satisfaisant de sa prestation dans ces pages dont la virtuosité demeure toujours un défi pour une formation symphonique.
Simon Corley
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