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Courage et ouverture d’esprit Bruxelles
Conservatoire
01/25/2007 -
Edvard Grieg : Au temps de Holberg, opus 40
George Gershwin : Lullaby
Bohuslav Martinu : Concerto pour clavecin, H. 246
Johannes Bernardus van Bree : Allegro, pour quatre quatuors à cordes
Benjamin Britten : Simple Symphony, opus 4
Katerina Chrobokova (clavecin)
Anima Eterna, Jos van Immerseel (direction)
Le programme de ce concert illustre le courage et l’ouverture d’esprit d’Anima Eterna, orchestre créé il y a vingt ans par Jos van Immerseel. Consacré initialement au baroque, cet ensemble s’aventure depuis peu dans le XIXème et le XXème siècles avec une grande rigueur musicologique et un indéniable souci d’authenticité. Cet élargissement du répertoire va de pair avec une certaine curiosité et une prospection en dehors des sentiers battus, comme en témoigne l’Allegro de Johannes Bernardus van Bree (1801-1857), seule œuvre de ce compositeur à ne pas être tombée définitivement dans l’oubli. Les cordes d’Anima Eterna font preuve d’une grande unité dans cette page d’une belle vitalité et écrite pour quatre quatuors à cordes dont chaque membre possède une partie indépendante.
Bien qu’il fasse partie des plus grands compositeurs tchèques, avec Dvorak, Smetana et Janacek, Bohuslav Martinu est un grand oublié des concerts. De ce fait, chaque interprétation d’une de ses œuvres fait figure d’évènement. D’effectif réduit, comprenant, outre six cordes, une flûte, un basson et un piano, le Concerto pour clavecin et orchestre de chambre est une page d’une grande fraîcheur d’inspiration. Le jeu nuancé, lumineux, fin et jamais envahissant de la claveciniste tchèque Katerina Chrobokova (née en 1977) bénéficie d’un accompagnement attentif et précis. Les musiciens interprètent avec une grande clarté classique et toute la sécheresse requise cette œuvre qui fait penser au Concerto pour clavecin de Falla.
Si Lullaby de Gershwin s’avère quelque peu anémiée et manque un peu de peps, la Suite pour cordes "Au temps de Holberg" de Grieg n’appelle aucune réserve : dégraissée, l’interprétation d’Anima Eterna sonne avec une grande authenticité. En raison de la réduction de l’effectif, les cordes sont particulièrement exposées mais l’interprétation pleine de vivacité des musiciens s’avère irréprochable, certains parvenant même à s’illustrer. Quant à la Simple Symphony, composée sur des thèmes écrits par Britten entre neuf et douze ans, elle est délicieusement caractérisée par les cordes vives, souriantes, facétieuses, exubérantes mais pouvant se montrer également mélancoliques, d’Anima Eterna.
Le site d’Anima Eterna
Sébastien Foucart
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