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Pour de vrai

Paris
Conservatoire national de région
01/20/2007 -  et 19 janvier 2007 (Boulogne-Billancourt)
Ludwig van Beethoven : Symphonie n° 6 «Pastorale», opus 68
Claude Debussy : Prélude à l’Après-midi d’un faune
Maurice Ravel : Daphnis et Chloé (Seconde suite)

Orchestre symphonique du Conservatoire national de région de Paris, Pierre-Michel Durand (direction)


Deux cent quatre-vingts manifestations tout au long de la présente saison: le Conservatoire national de région (CNR) de Paris, où Xavier Delette a remplacé Jacques Taddei depuis juin 2005, fête de façon éclatante ses dix ans d’installation dans les locaux de la rue de Madrid, ceux que le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris (CNSMDP) a quittés pour La Villette. Aux côtés de la danse et du théâtre, la musique est bien sûr tout particulièrement à l’honneur: master classes, «mercredis de l’orgue», «jeudis de la percussion», «pauses-musique», «petites musiques de midi» à la mairie du IIe, «ateliers», conférences, expositions, la palette d’activités est très étendue.


Parmi de nombreuses formations instrumentales (Orchestre des jeunes, Orchestre des benjamins, Ensemble de musique baroque, …) et chorales (Maîtrise de Paris, Jeune chœur de Paris, …), le fleuron du CNR est certainement son orchestre symphonique, constitué d’étudiants du département de formation à l’orchestre et des classes instrumentales du cycle supérieur. Le directeur musical en est Pierre-Michel Durand, assisté par les chefs de pupitres des plus grands orchestres parisiens (Gilbert Audin, Luc Héry, Vladimir Dubois, Vincent Pasquier, Daniel Raclot, Laurent Verney). C’est dire la qualité de l’enseignement dont bénéficient les jeunes musiciens, qui ont en outre la chance de travailler avec des chefs renommés, tels Georges Prêtre (voir ici) ou Jean-Claude Casadesus (voir ici).


A cinq reprises en 2006-2007, l’orchestre se met dans les conditions d’une exécution «pour de vrai». Un exercice indispensable et irremplaçable qui est pris très au sérieux, jusque dans les notes de programme, réalisées par les étudiants de la classe d’histoire de la musique: leur professeur n’est autre que Corinne Schneider, qui sélectionne si judicieusement les textes des programmes de l’Orchestre national d’Ile-de-France. A l’auditorium Marcel Landowski, qui bénéficie d’une acoustique joliment naturelle, tout aussi satisfaisante que sa régulation thermique est déficiente, c’est d’abord une révélation d’ordre sociologique qui s’impose: un seul homme parmi les neuf altistes, mais aussi parmi les cinq contrebassistes, la parité ne sera plus un vain mot dans l’orchestre de demain, qui se dessine ici sous nos yeux.


Le troisième concert de la saison, placé sous une inspiration champêtre, débutait par la Sixième symphonie (1808) de Beethoven. Il ne faut pas s’arrêter à une finition parfois incertaine, à des attaques hésitantes ou à une intonation imprécise: non seulement la qualité des instruments dont disposent les musiciens doit sans doute être prise en compte, mais l’interprétation proprement dite ne manque pas d’allure et, si Pierre-Michel Durand paraît certes souvent précautionneux, c’est pour mieux soigner les phrasés. Puissante, voire robuste, cette Pastorale possède avant tout un immense mérite: elle respire sans cesse largement, à pleins poumons, comme au grand air.


Le Prélude à l’Après-midi d’un faune (1894) de Debussy donne une curieuse impression de lenteur, que démentent pourtant les faits (moins de dix minutes): l’ensemble est donc peut-être trop tenu. Mais les soli n’en révèlent pas moins de réelles personnalités, tandis que le cliquetis final des crotales, quasiment dépourvus de toute résonance, déçoit par son prosaïsme. Succès assuré que de conclure avec la Seconde suite de Daphnis et Chloé (1912) de Ravel: un peu trop rapide dans le Lever du jour, le tempo ne permet pas de goûter toute la subtilité de l’écriture, mais le solo de flûte de la Pantomime force l’admiration.


Si le public est, comme on peut aisément l’imaginer, essentiellement composé de la famille et des amis des musiciens, il faut souligner que ces concerts gratuits sont ouverts à tous: raison de plus pour ne pas manquer les deux derniers programmes de la saison à Paris (Salle Pleyel et à Radio France) mais aussi à Lille, en avril et mai prochains, avec Laurent Verney, Marc Coppey et Theodor Guschlbauer.


Le site du CNR de Paris



Simon Corley

 

 

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