About us / Contact

The Classical Music Network

Paris

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Déceptions

Paris
Salle Pleyel
01/19/2007 -  
Sofia Goubaïdoulina : Poème-Conte de fées
Serge Rachmaninov : Concerto pour piano n° 3, opus 30
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Casse-noisette, opus 71 (Suite arrangée par Fedosseïev)

Oleg Maisenberg (piano)
Orchestre philharmonique de Radio France, Vladimir Fedosseïev (direction)


Commencée le 24 novembre dernier (voir ici), la série que l’Orchestre philharmonique de Radio France consacre à «Rachmaninov, ses concertos et ses compatriotes» se poursuivait avec Vladimir Fedosseïev, qui dirige trois des quatre concerts de ce cycle.


Les œuvres des «compatriotes» étaient toutes deux inspirées par des contes. Car si son titre est emprunté à Marina Tsvetaïeva, le Poème-Conte de fées (1971) de Goubaïdoulina met en musique un conte tchèque qui narre la vie d’un morceau de craie. Antérieure à l’exil de la compositrice en Allemagne, la partition est moins radicale que ce que l’on connaît désormais de sa production, mais elle fait déjà preuve d’une économie de moyens qui ne nuit nullement à sa force de suggestion: douze minutes d’intense poésie, confiant les métamorphoses d’un beau thème lyrique à un petit orchestre de chambre, dépourvu de hautbois, bassons et cuivres, mais enrichi d’une harpe, d’un piano et de percussions.


Plutôt que de choisir la Suite que Tchaïkovski a lui-même tirée de son Casse-noisette (1892), Fedosseïev a préféré procéder à sa propre sélection. En respectivement sept et huit numéros, mais d’une durée sensiblement équivalente, les deux suites possèdent quelques pages en commun: la Valse des fleurs (à la fin chez Tchaïkovski, au début chez Fedosseïev), la Danse des mirlitons, la Danse russe et la Danse arabe. Fedosseïev renonce en revanche à des petits bijoux tels que l’Ouverture miniature, la Marche et la Danse de la Fée dragée au profit de morceaux d’intérêt plus faible: la Danse du grand-père, le Départ des invités et l’Arbre de Noël ainsi qu’un maigre extrait de la grande valse conclusive. Ce qui gêne et surprend toutefois le plus, c’est sa direction éléphantesque et empâtée, depuis une Valse des fleurs lourde et lente jusqu’à un Arbre de Noël bruyant et tonitruant.


Entre-temps, la déception aura également été au rendez-vous dans le Troisième concerto (1909) de Rachmaninov: si l’on ne peut certes le suspecter d’épanchements coupables, Oleg Maisenberg en donne une lecture qui aura paru bien terne: les tunnels se succèdent, entrecoupés de rares coups d’éclat, tandis que le jeu est lesté par une articulation trop souvent confuse et une difficulté à s’imposer face à l’orchestre. Mais le pianiste et l’œuvre ne tarderont certainement pas à prendre leur revanche: Maisenberg sera de retour le 17 mars à Pleyel, avec l’un de ses partenaires d’élection, Gidon Kremer; quant au Troisième concerto, on pourra le réentendre dès le 28 janvier prochain aux Concerts Lamoureux sous les doigts d’Igor Tchetuev.



Simon Corley

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com