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Homme orchestre

Paris
Salle Pleyel
01/18/2007 -  et 20 (Amiens), 21 (Luxembourg) janvier 2007
Franz Liszt : Valse oubliée n° 2 (orchestration Kocsis) – Festmarsch zur Goethejubiläumsfeier (arrangement Kocsis) – Concerto pour piano n° 1
Johannes Brahms : Danses hongroises n° 1, n° 3 et n° 10
Béla Bartok : Roman népi tancok, sz. 68
Zoltan Kodaly : Galantai tancok

Orchestre national philharmonique de Hongrie, Zoltan Kocsis (piano et direction)


Même s’il s’est déjà fait connaître en France, comme à Colmar en juillet 2001 (voir ici), l’Orchestre national philharmonique de Hongrie est resté quelque peu dans l’ombre de l’Orchestre du Festival de Budapest qui, sous l’autorité d’Ivan Fischer, a acquis de longue date une réputation flatteuse. La formation magyare faisait étape à Paris dans le cadre d’une brève tournée qui la conduit actuellement en France et au Luxembourg. Zoltan Kocsis, qui en est le directeur musical depuis 1997, a bâti un programme composé essentiellement d’irrésistibles «produits d’exportation» – déjà donné en grande partie à New York, par exemple, voici près de quatre ans (voir ici) – et permettant en outre de mettre en valeur les multiples facettes de son talent: pianiste, chef, orchestrateur et arrangeur.


Si ses adaptations pour piano sont bien connues, en particulier celle du Prélude de Tristan, Kocsis a par ailleurs orchestré de nombreuses pièces, notamment de Debussy. Mais c’est ici la Deuxième valse oubliée (1883) de Liszt qu’il avait choisie: un travail dont le raffinement est adapté à cette page délicate, aux antipodes de la Marche solennelle pour les célébrations de Goethe (1849/1857). Kocsis est ici crédité d’un «arrangement», sans qu’il soit expliqué en quoi consiste son intervention sur ce pompeux hommage destiné à la célébration du centenaire du poète, car Liszt avait lui-même confié l’orchestration des deux versions successives à ses assistants, August Conradi puis Joachim Raff.


Kocsis avait déjà interprété en novembre 2004 le Premier concerto (1855) de Liszt au Théâtre des Champs-Elysées (voir ici), mais il était alors seulement soliste. Adoptant une disposition traditionnelle (piano parallèle à la rampe et non pas dos au public), il relève sans effort apparent ce défi schizophrène: dès que le pianiste bénéficie de deux mesures de silence, le chef prend le relais, bondissant de son tabouret pour encourager l’orchestre. Pourtant, même le compositeur, pour la création de l’œuvre à Weimar, avait fait appel à un chef d’orchestre, en l’occurrence Berlioz. Mais l’ensemble retombe généralement sur ses pattes sans trop de dommages, avec un caractère spectaculaire que ne dément pas le jeu du soliste, déployant un abattage impressionnant, entre fantaisie et esbroufe, et dialoguant avec le triangle inhabituellement placé au premier rang entre les violons et les altos.


La seconde partie tenait de la collection de cartes postales, débutant par les trois seules des vingt et une Danses hongroises (1868/1873) que Brahms ait lui-même orchestrées: fluidité, allure vive et légère, absence de surcharge et de pathos, ces danses ne sont hélas pas toujours servies avec autant d’à-propos. Les six Danses populaires roumaines (1915/1917) de Bartok dispensent également une agréable fraîcheur, mais pourquoi Kocsis n’a-t-il pas souhaité présenter une partition plus consistante, alors que cette soirée était exceptionnellement brève (environ une heure de musique) et que vient de paraître le premier d’une série de trente et un disques consacrée à Bartok, dont il assure la direction artistique chez Hungaraton?


Elancées et transparentes, les Danses de Galanta (1933) de Kodaly révèlent une remarquable clarinette solo et, surtout, confirment l’excellence de cette phalange héritière de l’Orchestre symphonique d’Etat de Hongrie, celui dont Janos Ferencsik – un musicien injustement oublié de nos jours – fut le directeur musical durant plus de trente ans. Et pouvait-il y avoir d’autre bis que la Marche hongroise (1846) de Berlioz?


Le site de l’Orchestre national de Hongrie



Simon Corley

 

 

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