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Couplage mozartien Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
01/14/2007 - 11 (Anvers) et 13 janvier 2007 (Rotterdam)
Wolfgang Amadeus Mozart : Concerto pour flûte en ré majeur, K. 314
Gustav Mahler : Symphonie n°4
Sharon Bezaly (flûte), Sally Matthews (soprano)
Orchestre National de Belgique, Zdenek Macal (direction)
La vie musicale bruxelloise sort progressivement de sa trop longue torpeur hivernale, due aux vacances de Noël, avec, en ce dimanche, pas moins de trois manifestations à la Salle Henry Le Bœuf et un récital de chant à la Monnaie. Une profusion exceptionnelle dans la capitale de l’Europe… Attiré par le programme sans surprise du concert de l’après-midi au Bozar, un public particulièrement familial a répondu massivement à l’appel, et ce bien que le directeur musical de l’Orchestre National de Belgique, Mikko Franck, ait dû, de nouveau, déclarer forfait pour cause de maladie.
Connue pour jouer sur un instrument en or 24-carats spécialement réalisé pour elle, la flûtiste Sharon Bezaly aura démontré dans le Concerto en ré majeur de Mozart qu’elle n’a, justement, plus rien à prouver. Dans une interprétation souriante, fraîche et élégante de ce concerto originellement écrit pour le hautbois, la flûte stylée, précise et nuancée de Sharon Bezaly fait merveille. Avec une facilité insolente, la soliste tire de son instrument les aigus les plus stratosphériques sans stridence. Prenant manifestement plaisir à jouer avec l’orchestre, elle témoigne d’un sens certain du dialogue et s’avère impeccable dans la conduite de la ligne mélodique et dans les attaques. Sous la direction de Zdenek Macal, l’Orchestre National de Belgique est à l’avenant. Franche, volontaire et débarrassée de toute préciosité, la prestation de l’orchestre aurait toutefois gagné à être un peu plus éthérée.
Après sa prestation, Sharon Bezaly précise, dans un très bon français, que les cadences qu’elle a jouées sont de Kalevi Aho, tout comme dans son enregistrement, chez BIS, des deux Concertos pour flûte de Mozart. Ce compositeur finlandais est également l’auteur du bis offert au public : une pièce de virtuosité pure, pour flûte seule, dans laquelle la flûtiste israélienne montre qu’elle est capable de tout faire, y compris de jouer très vite, ce qui semble, par ailleurs, amuser certaines personnes dans le public…
En seconde partie, la Quatrième symphonie de Mahler aura constitué un grand moment de musique. Bien que Mikko Franck ait dû initialement la diriger, le public n’a rien perdu au change avec Zdenek Macal, chef principal de l’Orchestre Philharmonique Tchèque depuis 2003. Si cette interprétation est aussi réussie, c’est parce que le chef évite de s’alanguir et tourne le dos à toute surenchère expressive. Dans ce Mahler allant et transparent, le drame n’est jamais totalement absent. Cette recherche constante du ton juste va de pair avec une direction claire qui permet à l’orchestre de se montrer sous son meilleur jour. On n’aura jamais pris autant de plaisir à écouter les différents pupitres (deuxième mouvement) et à apprécier le jeu collectif engagé (Ruhevoll) de l’Orchestre National de Belgique. En mettant un timbre idéal et une expressivité adéquate au service du Das himmlische Leben final, la soprano Sally Matthews s’illustre très honorablement, et ce malgré un médium légèrement voilé.
Le site de Sharon Bezaly
Sébastien Foucart
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