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Anniversaires 2006: encore Schumann et Mozart

Paris
Salle Pleyel
12/13/2006 -  et 14 décembre 2006
Robert Schumann : Introduction et Allegro appassionato, opus 92 – Geistervariationen, WoO 24 – Introduction et Allegro de concert, opus 134
Wolfgang Amadeus Mozart : Symphonie n° 41 «Jupiter», K. 551

Tzimon Barto (piano)
Orchestre de Paris, Christoph Eschenbach (direction)


Entamé en octobre avec un décevant Concerto pour violoncelle mais une très belle Deuxième symphonie (voir ici) et poursuivi la semaine dernière avec les Scènes de Faust, le cycle que l’Orchestre de Paris consacre à Schumann proposera, tout au long du premier semestre de 2007, l’intégrale de ses symphonies ainsi que la plupart de ses œuvres concertantes, dont quelques pages peu fréquentées, à l’image de cette première partie de programme construite autour de Tzimon Barto.


Le choix des solistes effectué par Christoph Eschenbach a parfois eu de quoi surprendre: s’il traduit certes une estimable fidélité à l’égard de ces artistes, les apparitions de Lang Lang, de Daniel Müller-Schott ou même de Maxim Vengerov ont ainsi constitué autant de déceptions. Tel était également le cas de Tzimon Barto, dont la première des nombreuses invitations de l’Orchestre de Paris remonte à 1999 et qui avait jusqu’alors étonné plus que convaincu, aussi bien dans Brahms que dans Rachmaninov ou Prokofiev.


Mais dès Introduction et Allegro appassionato (1849), sans doute la moins rare de ces trois pièces du dernier Schumann qu’il interprète successivement, la plupart des défauts des précédentes prestations du pianiste américain semblent s’être estompées. Peut-être l’écrivain que Schumann aurait pu devenir s’il n’avait pas opté pour la composition suscite-t-il un écho particulier chez le poète et écrivain qu’est par ailleurs Barto. Certes, dans l’Allegro, le naturel a parfois tendance à reprendre le dessus, avec un jeu excessivement martelé et clinquant ainsi qu’une tendance à passer de l’aisance technique à la pure facilité, mais il rend indéniablement justice au caractère éminemment schumannien, tour à tour nocturne et fantastique, de ce diptyque et se fond dans un accompagnement en parfaite harmonie avec lui.


Toujours partition sous les yeux, Barto donne ensuite en solo les Geistervariationen (Variations des esprits) (1854), ultime pièce (inachevée) avant la tentative de suicide dans le Rhin. Un thème regardant déjà vers Brahms, cinq variations et onze minutes étrangement hors du temps, prière en même temps que musique de l’engourdissement, musique d’une extinction glaçante à force d’être sereine. Le second diptyque concertant, Introduction et Allegro de concert (1853), quoique d’inspiration plus faible que son jumeau, n’en paraît que plus revigorant.


En bis, Barto poursuit de louables efforts de simplicité, à défaut de naturel, dans le Largo du Concerto en fa mineur de Bach, un avant-goût, s’agissant de l’effectif orchestral, des Pièces pour piano et ensemble à cordes de Dalbavie dont il donnera la première en juin prochain à Pleyel.


Avant le feu d’artifice du dernier concert de l’année, qui sera intégralement consacré à Mozart, c’est sa Quarante-et-unième symphonie «Jupiter» (1788) qui concluait cette soirée. Eschenbach fait sonner de manière puissante, voire charnue, une formation pourtant restreinte (quarante cordes). Equilibré, soigneusement ciselé, sans aspérités ni afféterie, son Mozart évite l’ennui grâce à une générosité assez inattendue, culminant dans l’énergie déployée dans l’Allegro molto final, qui a fière allure et dont il respecte les deux reprises.


Le site de Tzimon Barto



Simon Corley

 

 

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