About us / Contact

The Classical Music Network

Paris

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Thierry Pécou fait son cinéma

Paris
Auditorium du Louvre
12/08/2006 -  et 9, 10* décembre 2006
Thierry Pécou : Nanouk, l’Esquimau (création)

Ensemble Zellig: Anne-Cécile Cuniot (flûte), Etienne Lamaison (clarinette), Laurent Cabaret (trombone, percussion), Silvia Lenzi (violoncelle, dessus de viole), Thierry Pécou (percussion, direction), Elsa Biston (création de sons et informatique)


En association avec la SACEM, l’Auditorium du Louvre, au travers de sa série «Cinéma muet en concert», entend faire revivre une époque pionnière, celle où les grands compositeurs, de Saint-Saëns à Chostakovitch en passant par Honegger, bien loin de considérer cette activité comme inavouable, n’hésitaient pas à écrire pour le septième art. Il a donc décidé de passer commander de partitions destinées à accompagner de grands films muets: en attendant Philippe Schoeller (Dura lex) et Misato Mochizuki (Le Fil blanc de la cascade), respectivement en mars et en juin prochains, le cycle s’ouvrait par la présentation à trois reprises de la musique de Thierry Pécou pour Nanook of the North (1922) de Robert Flaherty, projeté pour l’occasion dans une copie restaurée par le British film institute.


Qui dit Pécou, dit ensemble Zellig – à moins que ce ne soit le contraire – et c’est donc pour quatre de ses membres qu’il a conçu une heure et demie de musique faisant appel à une formation originale – flûte (mais aussi piccolo, flûtes alto et basse), clarinette (jouant également des clarinettes basse et contrebasse), trombone (tâtant occasionnellement de la percussion) et violoncelle (alternant avec le dessus de viole) – qu’il dirige lui-même et qu’il parvient surtout à faire sonner dans diverses combinaisons aussi improbables que réussies.


Constituant année après année un catalogue qui laisse une grande place au voyage, quoique généralement sous des latitudes plus clémentes, Pécou était tout particulièrement indiqué pour s’intéresser à Nanouk, l’Esquimau, sorte de docu-fiction avant l’heure, avec ses «bons sauvages» heureux et souriants. On a d’autant moins de peine à imaginer le succès phénoménal rencontré par le film en son temps – c’est alors que le chocolat glacé distribué dans les salles prit le nom d’esquimau – que les réactions du public venu nombreux au Louvre, de sept à soixante-dix-sept ans, montrent la fascination mais aussi l’amusement qu’il continue de susciter de nos jours.


Si Pécou n’est pas tombé dans les pièges consistant à coller étroitement des notes sur des images ou à suggérer naïvement l’action (hormis des glissades qui trouvent leur pendant dans des… glissandi de violoncelle ou les hurlements des chiens-loups confiés aux instruments à vent), chaque séquence n’en est pas moins caractérisée par une atmosphère musicale, s’imposant à l’oreille tant par des couleurs propres que par la répétition de courts motifs assortie d’infimes variations. Accompagnant le scénario d’un contrepoint plus évocateur que descriptif, tous les moyens sont requis: outre l’instrumentarium hors norme précédemment décrit, les modes de jeu les plus inattendus et le recours à des sons électroniques mais aussi à des mélodies populaires amérindiennes – culminant dans la berceuse finale que chantent les quatre musiciens – contribuent ainsi à édifier, avec un effectif certes bien plus réduit, une singulière Sinfonia antarctica: mais celle de Vaughan Williams n’était-elle pas déjà adaptée d’une musique de film?


Le site de l’ensemble Zellig



Simon Corley

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com