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Energie

Paris
Musée d'Orsay
11/28/2006 -  
Claude Debussy : Reflets dans l’eau (extrait de la Première série des «Images») – La Soirée dans Grenade (extrait des «Estampes») – Masques
Albert Roussel : Trois pièces, opus 49
Enrique Granados : El Amor y la Muerte (extrait des «Goyescas»)
Heitor Villa-Lobos : Ciclo brasileiro

Wilhem Latchoumia (piano)


S’il a malheureusement réuni un public un peu moins nombreux, le second des deux mardis consécutifs que les «Concerts de midi trente» du Musée d’Orsay ont consacrés aux «Nouveaux talents du piano» parrainés par Yamaha ne s’en sera pas moins révélé plus concluant: sans doute plus mûr et plus expérimenté, Wilhem Latchoumia, trente-deux ans, récent vainqueur du septième Concours de piano (XXe siècle) d’Orléans, a en effet paru nettement plus convaincant que Viviane Bruneau, vingt ans (voir ici), et ce en défendant un choix aussi difficile qu’original de musiques de la première moitié du siècle passé.


Au moment même où le pianiste lyonnais allait débuter son récital, le plateau est subitement plongé dans une obscurité complète. L’interruption est cependant de courte durée, et il ne tarde donc pas à se lancer dans Reflets dans l’eau puis La Soirée dans Grenade, respectivement extraits de la Première série (1905) des Images et des Estampes (1903). Son Debussy est solide et mat, ni alangui ni cotonneux, inhabituellement physique, parfois presque dur, mettant particulièrement en valeur les carrures de la première pièce ainsi que le rythme obsédant de la seconde. Mais ce jeu sied sans doute encore mieux à Masques (1904).


Après cet assemblage de morceaux d’origines diverses venait un vrai triptyque, avec les Trois pièces (1933), concises et tardives, de Roussel. C’est ici une véritable fête: non seulement l’occasion d’entendre la musique pour piano du compositeur français est bien trop rare, mais Wilhem Latchoumia, auquel la robuste santé de la partition convient parfaitement, y met une gourmandise et une aisance particulièrement réjouissantes.


Déconcentré par la sonnerie intempestive d’un téléphone portable, il est contraint de reprendre au début El Amor y la Muerte, extrait des Goyescas (1911) de Granados. Puissant et véhément, il laisse toutefois s’épanouir le chant sans le moindre artifice: voilà un artiste que l’on aura plaisir à retrouver dans le grand répertoire romantique, de Liszt à Rachmaninov en passant par Brahms.


Avec un aplomb formidable, Wilhem Latchoumia conclut par le redoutable Ciclo brasileiro (1937) de Villa-Lobos, dont la générosité et l’énergie lui vont comme un gant. Que ce soit le caractère symphonique des «Impressões seresteiras» ou le feu d’artifice de rythmes et de couleurs de «Festa no sertão», le lyrisme de «Plantio do caboclo» ou la rudesse de la «Dança do Indio branco», rien ne semble devoir effrayer le tempérament athlétique du jeune pianiste, qui offre un bis plus apaisé mais aussi recherché que le reste de son programme: Bailecito (1940) de l’Argentin Carlos Guastavino (1912-2000)


Le site de Wilhem Latchoumia



Simon Corley

 

 

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