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Le grand art de la simplicité

Paris
Salle Pleyel
11/25/2006 -  et 26 novembre 2006 (Luzern)
Carl Maria von Weber : Ouverture du «Freischütz», J. 277
Wolfgang Amadeus Mozart : Concerto pour piano n° 27, K. 595
Johannes Brahms : Symphonie n° 2, opus 73

Maria João Pires (piano)
Orchestre de chambre d’Europe, Emmanuel Krivine (direction)


Rien de tel, décidément, qu’un solide triptyque ouverture/concerto/symphonie puisé dans le répertoire classique et romantique, programme on ne peut plus rassurant qui se donne bien évidemment à guichets fermés Salle Pleyel un samedi soir.


Dès l’Ouverture du Freischütz (1821) de Weber, l’Orchestre de chambre d’Europe fait preuve d’une belle cohésion, tout en bénéficiant des qualités individuelles des vedettes qui, au sein de cette formation, tiennent les pupitres solistes (François Leleux au hautbois, Romain Guyot à la clarinette, …). Mais la direction d’Emmanuel Krivine, excessivement apprêtée et contrôlée, tend à rechercher trop d’effets sur l’instant, au demeurant parfaitement réalisés, mais qui ne rendent pas toujours justice à la fièvre et à l’enthousiasme de cette musique.


Dans le Vingt-septième concerto (1791) de Mozart, il retrouve une partenaire avec laquelle il travaille depuis de nombreuses années, Maria João Pires, même si c’est sous la baguette du regretté Armin Jordan qu’elle a enregistré l’œuvre voici près de vingt ans. Deux jours après l’inventivité et le dynamisme de Barry Douglas (voir ici), le jeu de la pianiste portugaise aura sans doute pu paraître effacé, voire lisse ou même fade. Son Mozart souriant, tendre et espiègle, heureux et presque insouciant, n’est certes pas révolutionnaire, mais il ne verse pas pour autant dans la préciosité sucrée et maniérée. Ce naturel, cette manière dont le propos coule de source et se fond dans un accompagnement d’une belle richesse tiennent du grand art, car exprimer autant avec une telle simplicité apparente ne peut être que le fruit d’un talent et d’un travail exceptionnels.


Dans un bis que Krivine dédie «à la mémoire de Philippe Noiret», disparu deux jours plus tôt, les musiciens offrent, avec cette même évidence, le Rondo final du Quatrième concerto (1806) de Beethoven qu’ils ont interprété au cours des trois premières étapes (espagnoles) de cette tournée européenne.


La Deuxième symphonie (1877) de Brahms avec un orchestre de chambre (quarante cordes)? Pourquoi pas, mais il faut évidemment renoncer aux sonorités moelleuses ainsi qu’aux couleurs sombres. Krivine opte donc une lecture très allante, incisive, dramatique plus qu’héroïque, animée par un élan permanent, qui ménage d’autant moins de respirations que certains phrasés semblent trop raides. Le texte n’est pas creusé en profondeur comme dans la grande tradition romantique mais, chef comme orchestre, tout le monde se fait plaisir: l’Allegro con spirito final est même vraiment trop précipité, s’apparentant à une démonstration de virtuosité de nature à soulever l’ovation du public, qui obtient en bis la Deuxième des Danses slaves de l’opus 72 (1886/1887) de Dvorak.


Le site de l’Orchestre de chambre d’Europe



Simon Corley

 

 

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