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Les femmes mènent le bal Lausanne
Opéra
11/08/2006 - et les 10*, 12 et 15 novembre 2006; reprise à l'Opéra Comique les 31 mars, 1er, 3 et 4 avril 2007
Gian Carlo Menotti: Le Téléphone et Amelia al Ballo
Katia Velletaz (Lucie), Benoît Capt (Ben)
Brigitte Hool (Amelia), Marc Mazuir (il marito), Davide Cicchetti (l’amante), Graziela Valceva Fierro (l’amica), David-Alexandre Borloz (il commissario di polizia)
Orchestre de Chambre de Lausanne, Chœur de l’Opéra de Lausanne (préparation: Véronique Carrot), direction musicale: Bruno Ferrandis. Mise en scène et décors: Eric Vigié, assistante scénographie: Rachel Hamel, assistant mise en scène: Stefano Trespidi, costumes: Ecole de couture de Lausanne, lumières: Henri Merzeau
Nouvelle production de l’Opéra de Lausanne, en collaboration avec l’Opéra Comique
A l’Opéra de Lausanne, ce sont les femmes qui mènent leur monde à la baguette. Dans Le Téléphone, Lucie passe son temps à répondre à des appels incessants plutôt que d’écouter la demande en mariage de son amoureux, qui, dépité, préfère s’en aller et faire sa déclaration… par téléphone! Dans Amelia al Ballo, l’héroïne n’a qu’une seule idée en tête: aller s’amuser au bal. Pour parvenir à ses fins, elle est prête à assommer son mari, accuser son amant du forfait et partir au bras d’un inconnu, commissaire de police de surcroît.
Les deux opéras sont prétexte à la mise en valeur des membres de l’ENVOL (ensemble vocal de l’Opéra de Lausanne), la troupe de jeunes chanteurs fidélisés à l’année par le théâtre. Comme l’écrit Eric Vigié dans le programme, les deux titres de Menotti - compositeur italien qui a fait pratiquement toute sa carrière aux Etats-Unis - n’ont pas été choisis au hasard puisqu’ils exigent de leurs interprètes des performances de chanteurs autant que de comédiens, le compositeur ayant adapté la vocalité de Rossini et la mélodie de Puccini au goût du public de Broadway. Et force est de constater que les sept jeunes artistes s’acquittent de leur tâche avec brio, tant vocalement que scéniquement, laissant présager de belles carrières.
Les deux ouvrages ont pour cadre un décor tournant qui imprime rythme et vitalité à une soirée placée sous le signe de la légèreté. La mise en scène pétillante d’Eric Vigié, directeur de l’Opéra de Lausanne, est truffée de gags et de clins d’œil, à l’exemple du téléphone géant trônant dans l’appartement de Lucie ou de l’amant d’Amelia ayant les traits de Tintin. A la tête d’une formation orchestrale réduite, Bruno Ferrandis n’est pas en reste pour donner vie à la musique étincelante de Menotti. Une soirée en tous points réussie donc… qui aura démontré que les femmes n’en font qu’à leur tête, n’en déplaise aux misogynes!
Claudio Poloni
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