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De jeunes musiciens à la Cité de la Musique Paris
Cité de la Musique
07/26/1998 -
Modeste Moussorgski : Une Nuit sur le Mont Chauve
Béla Bartok : Concerto pour alto et orchestre, Op. posth.
Dimitri Chostakovitch : Symphonie n° 10, en mi mineur, op. 93
Jürgen Kussmaul (alto)
Orchestre National des Jeunes des Pays-Bas, Djanzug Kakhidze (direction) L’Orchestre National des Jeunes des Pays-Bas est composé d’étudiants néerlandais recrutés sur audition. Ces jeunes professionnels, ici entre les mains d’un grand chef, Djanzug Kakhidze, font des merveilles. La sonorité de l’orchestre est pleine et colorée, la variété des nuances et des coloris impressionne. La discipline de rigueur en fait l’instrument idéal pour un chef qui sait, sans ostentation, imposer une direction, un geste musical qui rassemble toutes ces individualités autour d’une oeuvre. On regrettera peut-être une trop importante présence des vents, notamment des flûtes, qui, par exemple dans la dernière partie de la pièce de Moussorgski, ôtent un peu de leur magie aux moments méditatifs. Les passages en force, dans la Dixième Symphonie de Chostakovitch par exemple, sont cependant véritablement explosifs.
Le Concerto pour alto de Bartok appelait, en revanche, quelques réserves. L’altiste Jürgen Kussmaul y était en effet très effacé face à un orchestre très présent, malgré la sobriété de l’orchestration (réalisée, à la mort de Bartok et d’après ses esquisses, par Tibor Serly, ami du compositeur). Si l’interprétation de l’altiste ne manquait pas de cohérence, sa rencontre avec un orchestre qui ne manquait pas d’entrain posa quelques problèmes. Amputé de deux doigts à la main gauche, l’altiste joue sur un alto monté à l’envers et porté sur l’épaule droite, la main droite jouant sur le manche tandis que la gauche tient l’archet. Il joue pourtant à la droite du chef (pour le public sur la gauche) et un peu tourné vers lui, entravant considérablement la projection du son de l’instrument vers le public. La partie soliste de l’oeuvre souffrait ici de trop de discrétion, alors qu’elle est l’essentiel de cette partition inachevée, elle était également un peu scolaire, alors que ses difficultés techniques devraient motiver davantage de fureur de la part de l’interprète. L’altiste joua, en guise de rappel, un extrait des Suites pour violoncelle seul de Bach transcrites pour l’alto, dans lequel il prouva cependant ses grandes qualités musicales.
Gaëlle Plasseraud
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