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Joyeux anniversaire ! Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
11/10/2006 - et le 12 novembre 2006
Dimitri Chostakovitch : Concerto pour violoncelle n°1, opus 107
Frédéric Devreese : Suite de “Benvenuta”
Ottorino Respighi : Pini di Roma
Heinrich Schiff (violoncelle)
Orchestre National de Belgique, Rumon Gamba (direction)
Ayant dû déclarer forfait en dernière minute, Mikko Franck a été remplacé par le directeur musical de l’Orchestre Symphonique d’Islande, Rumon Gamba, à l’occasion des deux concerts donnés par l’Orchestre National de Belgique dans le cadre de son soixante-dixième anniversaire. Quant au programme, il est resté inchangé.
L’Orchestre National de Belgique se fait plaisir en invitant le violoncelliste autrichien Heinrich Schiff, musicien d’exception et familier du Premier concerto pour violoncelle (1959) de Chostakovitch, autre jubilaire de cette année 2006, notamment pour l’avoir enregistré pour Philips avec le fils du compositeur. Devant tant de perfection, de maîtrise technique et de musicalité, que peut-on écrire ? Heinrich Schiff livre en effet une interprétation asphyxiante, déchirante et intense de cette œuvre. Cela se remarque tout particulièrement dans un Allegretto rendu avec toute l’âpreté et l’énergie nécessaires, dans la longue et déchirante cantilène du Moderato, dans une cadence époustouflante de maîtrise et d’expressivité, ainsi que dans un Allegro con moto fulgurant. Tout simplement magnifique ! L’accompagnement de l’orchestre se montre digne de ce grand artiste qui remercie le public en donnant comme bis la Sarabande de la Première suite de Jean-Sébastien Bach.
Curieusement, alors qu'il est fêté partout cette année, Mozart fut absent de ce concert. A la place, la programmation d’une œuvre du compositeur belge Frédéric Devreese, né en 1929 (et présent dans la salle) témoigne de l’engagement de l’Orchestre National de Belgique en faveur de la musique de notre temps. Néanmoins, ceux qui s’attendaient à une œuvre aride et hermétique, conforme aux clichés attachés à la musique contemporaine, auront été, selon les cas, déçus ou rassurés, car la Suite pour orchestre tirée du film Benvenuta (1983) du belge André Delvaux est clairement tonale et mélodique. Il est souvent assez difficile d’apprécier une musique de film découplée des images qu’elle accompagne, mais ici, cette Suite plaisante se suffit à elle-même.
Pini di Roma (1923-1924) d’Ottorino Respighi fut une des œuvres présentées lors du premier concert qui a vu la création de l’Orchestre National de Belgique en 1936. Bonne idée de la reprendre pour ce concert-anniversaire, d’autant plus qu’on ne peut rêver mieux pour terminer une soirée dans la splendeur. Rien ne manque ici dans la prestation de l’orchestre : couleur, rythme, chaleur des timbres, respect des contrastes, chants d’oiseaux préenregistrés (comme prévu dans la partition originale), final grandiose... Une telle partition permet évidemment de passer en revue les différents pupitres de l’orchestre qui se sont montrés réellement dignes d’éloge et d’une remarquable cohésion.
Lors de ce concert, le public a pu voir un orchestre en pleine maturité, mais également, en Rumon Gumba, un chef jeune et dynamique, dirigeant avec énergie et extraversion des musiciens à la fête. Après avoir salué chaleureusement le chef et l’orchestre, le public, venu nombreux à cette occasion, quitte le Bozar sans avoir oublié, au préalable, d’échanger son billet avec un CD reprenant des extraits d’œuvres enregistrées par l’Orchestre National de Belgique pour Fuga Libera, Ondine et Cyprès.
Le site de l’Orchestre National de Belgique
Le site de Rumon Gamba
Le site de Frédéric Devreese
Sébastien Foucart
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