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Dimanches musicaux

Paris
Palais Garnier
10/29/2006 -  
Hector Berlioz : Le Carnaval romain, opus 9 (*) – Les Nuits d’été, opus 7 (*) (arrangements Jean-Pierre Arnaud)
Wolfgang Amadeus Mozart : Quintette à cordes n° 6, K. 593

Diana Axentii (mezzo), Isabelle Pierre (flûte), Christophe Grindel (hautbois), Misha Cliquennois (cor), Karin Ato (*), Klodiana Skenderi (violon), Jean-Charles Monciero (*), Michel Nguyen (alto), Philippe Ferret (violoncelle), Sylvain Le Provost (contrebasse), Sylvie Perret (harpe), Guy-Joël Cipriani (percussion)


Comme bon nombre de leurs collègues des formations symphoniques, les musiciens de l’Orchestre de l’Opéra national de Paris donnent une saison de musique de chambre, qui se tient traditionnellement le dimanche à 20 heures 30 (précises) au Palais Garnier: d’ici le 27 mai, ces sept «Dimanches musicaux», présentés par Hélène Pierrakos, cherchent à établir, souvent avec originalité, un lien avec la saison d’opéra présentée par ailleurs à Garnier ou à Bastille, comme ce programme Berlioz/Mozart en marge des représentations des Troyens (voir ici) et de Cosi fan tutte (voir ici).


Cor anglais solo à l’Opéra de 1984 à 1995, Jean-Pierre Arnaud a réalisé des arrangements pour l’Ensemble Carpe diem, dont il est le fondateur, telle cette réduction, au sens propre du terme, du Carnaval romain (1844) de Berlioz pour flûte, hautbois, cor, violon, alto, violoncelle, contrebasse, harpe et percussion. Le défi est tel qu’on pourra pardonner que le résultat tienne des concerts Hoffnung, problèmes de mise en place compris – un chef n’eût sans doute pas été inutile.


L’adaptation des Nuits d’été (1841) pour le même effectif (toutefois dépourvu de percussion) est nettement mieux venue, peut-être parce que l’accompagnement en était originellement confié au piano, une version qui a presque entièrement été supplantée par l’orchestration qu’en fit Berlioz lui-même, créant à cette occasion un genre nouveau, le cycle de mélodies avec orchestre. Issue de l’Atelier lyrique de l’Opéra national de Paris, Diana Axentii fait preuve d’indéniables qualités techniques: bonne diction (même si son accent demeure perfectible), timbre pas exceptionnel mais homogène, aisance dans l’aigu, justesse et puissance, au point que le format de la voix ne paraît pas toujours adapté à cette adaptation chambriste. Sage et prudente, l’approche de la mezzo moldave semble toutefois trop en retrait.


Sans faute de goût caractérisée mais imprécise, terne et sans élan, l’interprétation du Quintette à deux altos en ré majeur (1790) de Mozart reste hélas très en deçà de ce que peut offrir un tel monument. Toujours aussi nombreux à ces rendez-vous du dimanche soir, le public n’en réagit pas moins favorablement, mais son comportement inhabituellement indiscipliné tout au long du concert ne laisse pas d’étonner dans un lieu si prestigieux: non content de prendre des photos ou de manifester sa satisfaction entre les morceaux, il interrompt par ses applaudissements Le Spectre de la rose, croyant à tort que la mélodie était achevée.



Simon Corley

 

 

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